Instauration de la surtaxe sur les appels entrants : « Cest un enjeu de souveraineté », selon M. Guirassy
lundi 14 novembre 2011
Le vote du budget du ministère de la communication des Télécommunications et des Tic pour la gestion de l’année 2012, a connu une hausse de 61,32%. Moustapha Guirassy qui faisait face hier au député a souhaité une application de la loi sur les sondages, mais il a surtout indiqué que la surtaxe sur les appels entrants est « un enjeu de souveraineté et de progrès social ».
M. Guirassy n’a pas manqué d’inviter les députés au vote de la loi sur le code de la presse. Le budget du ministère de la Communication, des Télécommunications et des Tic, pour la gestion de l’année 2012, a connu une hausse de 61,32 pour cent, passant de 6 868 215 400 francs à 11 080 049 480 francs Cfa, indique la note de présentation du projet de budget. Cette hausse du budget du ministère de la Communication, des Télécommunications et des Tic s’explique par la mise à disposition de 2 milliards de francs pour l’achèvement des travaux de construction de la Maison de la presse en 2012, l’augmentation de l’aide à la presse pour 200 millions de francs et l’affectation de 1,8 milliard de francs à la Rts pour les élections. Interpellé par les députés sur les sondages et l’arrêt de la publicité sur les aphrodisiaques, Moustapha Guirassy a estimé que « la loi doit être appliquée ». La diffusion des sondages en dehors de toute réglementation est la seconde interpellation des députés à Moustapha Guirassy qui a précisé qu’on n’est pas en zone de non droit. « Oui, vous avez raison, il faut une application de la loi d’autant plus qu’une commission a été érigée dans ce sens, et on doit avoir son autorisation avant de faire un sondage et avant la publication d’un tel sondage », a-t-il expliqué.
A propos de l’instauration de la surtaxe sur les appels entrants, le ministre de la Communication a justifié la position de l’Etat dont il faut noter la volonté de prendre en compte les intérêts des populations. « Quand on met ensemble le décret instaurant la surtaxe sur les appels entrants et la décision de reprendre des parts à hauteur de 35 pour cent dans les sociétés de téléphonie mobile, l’on comprend mieux la volonté de l’Etat de rétablir l’équité et la justice dans ce secteur », a-t-il soutenu. Il a aussi affirmé que le Sénégal n’est plus seul. Plusieurs autres pays africains sont en train de suivre l’exemple de notre pays, a-t-il signalé. Pour M. Guirassy, ces Etas ont compris que cette volonté de l’Etat du Sénégal est portée par « un enjeu de souveraineté, de progrès social et de nécessité de sauvegarder l’héritage culturel national ». Et de souligner qu’« il est inadmissible de penser opposer l’Etat du Sénégal aux travailleurs de la Sonatel, qui est devenue un fleuron grâce à l’effort de la puissance publique et de ses citoyens ». Sur une éventuelle réciprocité de la part des autres pays africains par rapport à la surtaxe sur les appels entrants, M. Guirassy a rappelé que 90% des appels en direction du Sénégal proviennent des Etats-Unis et de l’Europe. « Il n’y a que 10% en provenance de l’Afrique et le président de la République a commandité une étude pour exclure les pays de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) » de la loi sur la surtaxe, a-t-il déclaré. Durant son passage devant les députés, le ministre de la Communication, des Télécommunications et des Tic a enfin proposé aux députés le lancement d’une chaîne parlementaire pouvant prendre en charge leurs préoccupations. « Comme dans les pays développés, je pense que vous devriez réfléchir à la possibilité de disposer d’une chaîne parlementaire pour prendre en compte vos préoccupations », a-t-il lancé.
Bacary Sambou
(Source : Le Quotidien, 14 novembre 2011)