Insertion professionnelle des personnes vivant avec un handicap : La Cnes propose le télétravail
mercredi 2 juin 2004
Les personnes handicapées retiennent l’attention des membres de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes). Ce constat n’a pas échappé au nombreux public de la salle de l’Unité africaine du Cices.
D’autant plus que dans les rangs des employeurs sénégalais, on demeure conscient que « sur un marché marqué par la pénurie des offres d’emplois, le chômage frappe encore les personnes les plus vulnérables qui sont victimes, alors, d’un processus d’exclusion de l’emploi, donc, de la société salariale ». Et le propos des membres de la Cnes relayé par leur président, Mansour Kama, lors de l’ouverture du 3ème Salon de l’emploi, a laissé apparaître que « la Cnes a pris l’initiative de parrainer les jeunes handicapés qui n’acceptent plus d’être exclus du marché du travail ». Une initiative qui se justifie par le fait que « ces jeunes, malgré un handicap parfois lourd ont voulu et réussi à se hisser au niveau des meilleurs dans plusieurs domaines professionnels », explique M. Kama.
Ainsi, pour mettre en pratique sa volonté d’aider les personnes souffrant d’un handicap à s’insérer sur le plan professionnel, la Cnes a pris l’option des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Offrant ainsi aux personnes handicapées « une chance inespérée de s’insérer dans la vie active et d’exister comme partenaires à part entière dans le jeu économique ».
Le président de la Cnes semble prédire un avenir prometteur pour les personnes vivant avec un handicap. Mansour Kama soutient que « le télétravail peut accroître de manière importante les possibilités d’emploi (...) en ce qu’il franchit ou supprime les obstacles ou problèmes liés à l’état de santé, à la sécurité, à la fatigue au stress, aux besoins d’assistance personnelle, aux difficultés d’accès aux moyens de transport public et aux édifices publics. Bref à la reconnaissance sociale à laquelle aspire tout citoyen de ce pays ». Cette perche tendue aux personnes souffrant d’un handicap a l’avantage de faire d’elles « des ressources humaines considérables, aujourd’hui non productives et largement dépendantes de leur famille ou de bonnes volontés (qui) peuvent ainsi être libérées pour être employés au profit de la société entière ».
Pour mieux mettre en avant les personnes souffrant d’un handicap, la Cnes invite les autorités à l’introduction du « principe d’une discrimination positive dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic) en faveur de cette frange vulnérable ». Et pour ce faire, Mansour Kama en appelle à la préparation par l’Etat d’un « cadre législatif et réglementaire qui prenne en charge cette discrimination ». Cela afin « de permettre aux chefs d’entreprises de déroger aux règles générales qui interdisent toute discrimination pour l’accès au travail ».
L’invite du président de la Cnes concerne aussi les entreprises qui doivent « adopter une démarche citoyenne en sortant de leur logique purement économique pour jouer leur rôle d’acteur social au sein de la cité ». L’objectif est d’arriver, dans un geste de solidarité, au « solidairement acceptable » qui doit précéder le « juridiquement imposé ». Non sans voir « toutes les bonnes volontés se joindre » aux entreprises « qui ont bien voulu accepter de parrainer ce projet dont l’ambition est de donner un nouveau départ aux (personnes) handicapées grâce aux Tic ».
Mamadou Ticko DIATTA
(Source : Le Quotidien 2 juin 2004)