Innovation : Une application pour apprendre l’informatique sans Internet
lundi 5 février 2018
L’application développée par Abdoul Kadre Diallo est classée par l’Adie dans la catégorie des innovations capables de moderniser l’administration sénégalaise.
L’ingénieur Abdoul Khadre Diallo a rendu possible l’initiation à Internet, y compris en mode hors-connexion, grâce à une application qu’il a mise au point. L’usager peut, à l’heure de son choix et à son lieu de convenance, apprendre l’informatique. Cette innovation a été récompensée au concours « eGovLab ».
Le directeur de la startup Volkeno, Abdoul Khadre Diallo, a introduit une grande innovation dans l’initiation des jeunes aux technologies de l’information et de la communication (Tic). Ce Sénégalais, diplômé des prestigieuses écoles françaises, est l’auteur d’une application permettant d’enseigner l’informatique, y compris dans des zones hors connexion. « Nous avons développé un outil dénommé « Andu » qui permet aux gens d’apprendre les technologies sans Internet. Par technologies, nous faisons référence à la programmation web et mobile, au marketing digital et design graphique », a-t-il expliqué.
L’outil est un support d’auto-apprentissage. Les vidéos et les services, ainsi que les Questions à choix multiples (Qcm) créent un espace d’interaction. L’avantage est que ceux qui le désirent peuvent apprendre selon l’heure de convenance et à n’importe quel lieu. « Avec le logiciel « Andu », vous avez accès à des contenus de formation sous forme de vidéos, d’exercices et de Qcm qui vous permettent d’apprendre de façon autonome et sans dépendre de l’Internet. Si vous voulez mettre à jour les contenus, vous avez deux options : utiliser Internet ou notre box wifi dénommée « Andu Box » qui fonctionne comme un modem wifi, mais hors-ligne », a révélé Abdoul Khadre Diallo.
L’auteur est formel : les tests ont produit les résultats attendus. Les membres du jury interprètent cette application comme une avancée remarquable dans la réduction de la fracture numérique. Dans des pays où l’accès à Internet reste localisé dans certaines zones et réservé à des ménages aisés, « Andu » vient lever une contrainte à une initiation de masse. « Oui, il est possible de former des personnes qui sont dans des zones où il n’y a pas l’internet. En y déployant des « Box Andu », les gens auront la possibilité, via une application mobile ou une application sur ordinateur, de télécharger des contenus issus de la box », a défendu l’ingénieur.
Pour lui, c’est par l’appropriation des opportunités offertes par les nouvelles technologies que des pays comme les nôtres peuvent rattraper leur retard et donner aux jeunes la chance d’une insertion socioprofessionnelle ou de création d’emplois. « Dans le monde d’aujourd’hui (Afrique, Europe, Amérique, Asie), la technologie est en train de prendre une ampleur jamais vue. Cela amène des problèmes et donc, des opportunités sont souvent saisies par des startups technologiques. Et l’une de leurs caractéristiques réside dans le fait d’avoir besoin de développeurs, d’infographistes ou encore de personnes qualifiées en communication et marketing en ligne. Par exemple, en France, il y a un manque de plus de 40.000 développeurs », a fait savoir ce Sénégalais qui a eu son baccalauréat S1 au Sénégal en 2008 avant de s’envoler pour la France, précisément à l’Université de Compiègne, où il est diplômé dans la filière Génie informatique.
« Je me suis spécialisé dans la conception et la réalisation d’applications mobiles. Et j’ai travaillé dans une startup parisienne pendant six mois en tant que Lead developer mobile (Android & iOS) », a détaillé Abdoul Kadre Diallo.
L’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie) classe cette startup dans la catégorie des innovations capables de moderniser l’administration sénégalaise. C’est pour cette raison que l’équipe a reçu le deuxième Prix au concours eGovLab-Challenge.
« Les jeunes ont bien compris qu’ils doivent s’impliquer dans la mise en œuvre du Pse. Les projets présentés durant ce concours apportent tous des solutions à des problématiques des secteurs porteurs du Plan Sénégal émergent (Pse) », a noté le directeur général de l’Adie, Cheikh Bakhoum.
Idrissa Sané
(Source : Le Soleil, 5 février 2018)