Le Sénégal a été choisi comme pays-pilote du programme d’aide à la croissance qu’est le Digital Freedom Initiative (Dfi). Le Dfi est une initiative originale basée sur le volontariat. Des ingénieurs, professeurs, étudiants dans le milieu des Ntic, vont à la rencontre des chefs d’entreprise afin de leur fournir expertises et diagnostics. Il s’agit de volontaires américains, mais aussi sénégalais. Le privé n’est pas en reste, puisque le groupe Cisco System est allé hier à la rencontre des Pme sénégalaises, mais aussi de la société civile. Le but de cette journée était d’expliquer à ces participants les meilleures stratégies d’équipement en Ntic. L’exposé se voulait technique et précis. Analyse des coûts des infrastructures, l’ambiance était studieuse.
Par ailleurs, une fois l’expertise réalisée, il s’agit d’adapter le système législatif du pays afin de le rendre favorable à la croissance de ces entreprises. Ce qui est recherché, bien entendu, c’est la croissance économique du Ped concerné. Dans cette optique, le Dfi prévoit de s’appuyer sur les infrastructures des Ntic déjà présentes dans le pays.
Les objectifs de ce programme sont au nombre de trois. Tout d’abord, accroître la rentabilité et la productivité des Pme. Investir dans les Ntic est une condition sine qua non à la réalisation de ce vœu pieux. Voir la productivité des entreprises américaines qui découle directement d’un investissement massif dans les Ntic à la fin des années 1990.
Côté géographique à présent, le Dfi ne se cantonnera pas aux grandes agglomérations. Les communautés locales des zones rurales sont au cœur de cette initiative. La raison est simple : la croissance recherchée devrait être productrice d’emplois. Or les campagnes connaissent un fort taux de chômage, susceptible ici d’être significativement réduit. Et une fois productives et rentables, ces entreprises devenues compétitives pourront prendre une place de choix sur les marchés internationaux.
A présent, il s’agit de savoir avec quelles entreprises travailler. Un guide a été rédigé pour clarifier les critères de sélection de ces partenaires potentiels. Les Pme doivent appartenir plutôt au secteur formel. Pour plus d’efficacité, le travail s’effectuera avec des organisations représentant des groupes d’entreprises, comme les associations professionnelles, plutôt qu’avec des Pme prises individuellement. Si le Dfi s’avère être une réussite au niveau du « pays de la teranga », l’expérience sera généralisée à vingt autres Ped de par le monde. Il ne reste plus qu’à se mettre un travail.
Karine ORSI
(Source : Wal Fadjri 2 décembre 2003)