Infrastructures et NTIC : L’Afrique de l’Ouest bénéficiera bientôt d’un fonds de 450 millions de dollars
mardi 23 mars 2004
VERONE - Les institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et FMI) pourraient bientôt débloquer un fonds de 450 millions de dollars afin d’aider les pays de la CEDEAO pour le développement des infrastructures et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Des négociations sont en cours dans ce sens. La révélation a été faite samedi après-midi par le ministre des Affaires Etrangères, Cheikh Tidiane Gadio, lors du colloque sur la reconstruction et la réconciliation, qui se tenait depuis vendredi à Vérone (Italie) et qui s’est achevé dimanche.
Dans sa communication axée sur les enjeux du Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l’Afrique (NEPAD), il a insisté sur le fait que les institutions de Bretton Woods sont en train de se “ népadiser ”.
Selon lui, les programmes de coopération bilatéraux se poursuivront et des interconnexions sous-régionales seront appuyées par la Banque Mondiale. Le ministre a, cependant, déploré le fait que des “ conditionnalités ” refassent surface et que les partenaires au développement insistent un peu trop sur les questions de bonne gouvernance comme préalables au financement des programmes prioritaires du NEPAD. “ La démocratie n’est pas née ex-nihilo, et même les grands pays démocratiques du Nord comme les Etats-Unis ou la France ont mis des siècles avant de parfaire leur système démocratique. Nous avons comme l’impression qu’une sorte d’injustice est en train de s’installer et se fait à l’encontre des pays africains ”, a expliqué M. Gadio, qui s’exprimait au deuxième jour du colloque devant une audience qui a visiblement apprécié son intervention et qui l’a bien applaudi.
Après avoir passé en revue le processus qui a abouti à la naissance du Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l’Afrique, il a répertorié les secteurs prioritaires que sont la santé, l’éducation, les infrastructures, l’agriculture, l’énergie, les nouvelles technologies de l’information, l’environnement et l’accès au marché des pays développés.
Le colloque, organisé entre autres par le Réseau Guinée-Bissau de Vérone et le Centre d’Orientation et d’Etudes Africaines de Milan (COSA) dirigé par le Sénégalais Baye Ndiaye, avait pour sous-thème “ Les enfants soldats ”.
Le NEPAD et l’éducation des enfants
Selon le ministre sénégalais des Affaires Etrangères, ce fléau des enfants soldats mine certaines régions du continent. “ En Afrique, ce qu’on appelle armes légères constitue pour nous des armes de destruction massive, surtout avec la présence de ces milliers de mercenaires qui circulent un peu partout, particulièrement dans la région ouest-africaine ”, a-t-il estimé.
Heureusement qu’en mettant l’accent sur l’éducation des enfants, le NEPAD fait de l’anticipation, de la prévention, car la scolarisation des enfants peut les préserver de nombreux fléaux, dont celui de l’enroulement dans les milices, qui sèment mort et désolation lors des guerres civiles.
M. Gadio est certain que le Nouveau partenariat mettra fin au processus d’appauvrissement de l’Afrique et mettra le continent sur les rails du développement. Il a quand même reconnu que le NEPAD a omis de mentionner, dans ses grandes lignes, deux composantes essentielles : la diaspora africaine éparpillée un peu partout dans le monde et les femmes, maillon indispensable pour un développement harmonieux.
Le ministre des Affaires Etrangères a quitté l’Italie aussitôt après sa communication pour joindre l’Egypte où le président Abdoulaye Wade entame depuis dimanche une visite officielle. Dès son arrivée en Italie, il avait été reçu à Milan par Roberto Formigoni, président de la région de la Lombardie, qui a annoncé sa visite à Dakar du 7 au 9 mai 2004.
Celui-ci sera accompagné d’hommes d’affaires et d’entrepreneurs Italiens qui étudieront les opportunités d’investissement au Sénégal dans les années à venir. En marge du colloque de Vérone, M. Gadio s’est entretenu avec la presse sur les menaces de grève de conseillers des Affaires étrangères. Selon lui, cette action “ qui concerne une minorité ” n’a aucune chance de réussir.
•DE NOTRE ENVOYE SPECIAL MODOU MAMOUNE FAYE
(Source : Le Soleil 23 mars 2004)