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Indice 2016 de développement des TIC de L’UIT : Le Sénégal à la 141e place après avoir été classé 124e en 2012

dimanche 18 décembre 2016

A l’occasion du 14ème symposium mondial sur les indicateurs TIC qui s’est tenu du 21 au 23 novembre 2016 à Gaberone (Botswana), l’Union internationale des télécommunications (UIT) a publié, l’indice 2016 de développement (IDI) par pays des Technologies de l’information et de la communication (TIC). L’IDI est l’instrument officiel grâce auquel on mesure au plan mondial le niveau de développement du secteur des TIC. Cet indice utilise 11 indicateurs parmi lesquels nous avons­ : le nombre d’abonnements au téléphone mobile, le nombre de ménages ayant un ordinateur, le nombre d’internautes, le nombre d’abonnements à l’internet fixe large bande et mobile large bande, le taux d’alphabétisation etc.

Au regard de ces indicateurs, Le Sénégal a un indice de 2,53 en 2016 alors qu’il était de 2.68 en 2015. Ainsi au classement mondial, le Sénégal ­dégringole de la 124e place en 2012, à la 141e place en 2016. Il était classé à la 132e place en 2015, un recul de 9 places en une année et de 17 en 4 ans. Au niveau Africain, le Sénégal est classé à la 15e place en 2016 alors qu’il était à la 11e ­place en 2015. Au même moment, le classement africain est dominé par les Iles Maurice, les Iles Seychelles, l’Afrique du Sud et le Cap-Vert. Pire encore, il n’est même pas parmi les cinq pays les plus dynamiques en évolution de l’indice de développement des TIC en Afrique, encore moins dans les dix au monde. On retrouve plutôt le Sénégal parmi les pays les moins connectés au monde.

Le constat est sans équivoque : le Sénégal ne cesse de régresser depuis 2012. Il est parmi les pays à la traine au monde et loin du peloton de tête africain en matière de développement des TIC. Ce recul, les sénégalais le vivent au quotidien par une mauvaise qualité de service quand il est accessible et des tarifs inabordables.

Cette place plus que médiocre du Sénégal est le résultat d’une absence totale de stratégie nationale de développement des TIC depuis plusieurs années et d’un plan de mise en œuvre. En effet, depuis 2012, aucune stratégie de développement des TIC n’a été élaborée par les nouvelles autorités. Par conséquent, aucune de leurs décisions ne rentre dans le cadre d’un plan de mise en œuvre d’une quelconque stratégie. On constate plutôt une gouvernance caractérisée par du pilotage à vue et des annonces de projets épars sans aucune cohérence, encore moins une définition d’objectifs spécifiques chiffrés, mesurables attendus en termes d’impacts positifs sur les populations sénégalaises. C’est seulement durant cette année 2016 qu’une stratégie nationale de développement du numérique « Sénégal Numérique 2016-2025 », a été présentée par les nouvelles autorités en charge du secteur.

Pour la formulation et le suivi-évaluation, d’une stratégie de développement des TIC, il est indispensable, de disposer de statistiques sur l’accès aux TIC et sur les usages. Une bonne analyse de l’existant dont le résultat est un bon diagnostic est le préalable fondamental pour définir une stratégie cohérente et pertinente de développement des TIC et un plan de mise en œuvre efficace. Or la stratégie « Sénégal Numérique 2016-2025 » a été élaborée, sans dresser au préalable un état des lieux clair et précis du secteur des TIC au Sénégal. En effet la dernière enquête nationale sur les TIC, réalisée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et dont les résultats ont été présentés par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) remonte à 2009. Depuis lors, aucune collecte de données n’a été effectuée. Les données statistiques sur les TIC comparables au niveau international sont très rares et limitées au Sénégal. Les quelques chiffres que nous avons sont celles collectés par l’ARTP auprès des opérateurs. Des données parcellaires sur les télécoms modélisées par ces derniers suivant une logique commerciale plutôt que de politique publique. ­Aussi, les autorités ne disposent-elles d’aucun tableau de bord qui permette une analyse du secteur des TIC afin, d’une part, de mesurer sa taille, la portée des produits, les services offerts, les usages, les ressources humaines, les besoins, et de l’autre, identifier les défis réglementaires et politiques.

Au regard de ce constat, il résulte que la stratégie « Sénégal Numérique 2016-2025 », qui a été adoptée, est truffée d’affirmations gratuites, avec des approximations, non soutenues par aucun chiffre et quand on se hasarde à livrer des statistiques les sources ne sont pas précisées. Et pourtant, à défaut d’avoir des statistiques actualisées fiables, il était possible d’utiliser celles de 2009 qui fournissent des informations pertinentes. En effet, à titre d’exemple, cette enquête nationale sur les TIC dont les résultats ont été partagés en 2010, révèle entre autres que 87% des Sénégalais n’utilisent pas l’ordinateur, 91,5% n’utilisent pas l’internet couramment, 96% n’ont pas internet à domicile, 85,5% n’ont pas de téléphone fixe et enfin que 85,75% ont un téléphone mobile. Ces données, prouvent d’abord, encore une fois, la réalité implacable du niveau de développement extrêmement faible des TIC au Sénégal, malgré les discours élogieux des autorités sur leur état de santé, ensuite elles donnent des indications claires sur les urgences et priorités dans l’élaboration de toute stratégie développement des TIC. Il en est tout autre de celles énoncées dans la stratégie adoptée par le gouvernement du Sénégal. Ainsi, la Stratégie « Sénégal Numérique 2016 – 2025 » élaborée dans une totale méconnaissance de la réalité TIC au Sénégal, dépourvue de toute base scientifique, légère et vague quant aux objectifs stratégiques, ne saurait être un référentiel pertinent pour le développement de l’économie numérique. La validation de cette stratégie, révèle le manque de rigueur et la légèreté du Ministère des postes et télécommunications du Sénégal sur sa mission de veiller au développement d’un secteur des télécommunications performant, de favoriser le développement de l’industrie des TIC, et de créer un environnement favorable à la création de richesses et d’emplois dans le secteur des TIC, quoique le projet de doter enfin le Sénégal d’une feuille de route après tant d’années, est à saluer.

En vertu de tout ce qui précède, les objectifs contenus dans cette stratégie, d’atteindre la 4e place en Afrique et au moins la 90 e place mondiale dans l’indice développement des TIC de l’IUT, la contribution du numérique au PIB à hauteur de 10% avec ­la création de 216 000 emplois d’ici 2025, sont plus que fantaisistes et illusoires. Nous irons plutôt à l’horizon 2025 à reculons, au grand dam du Peuple Sénégalais. Le rapport 2016 de l’IUT est un indice de plus de cette dynamique de régression du Sénégal enclenchée depuis 2012. L’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC au Sénégal (ASUTIC) ­ :

  • Constate avec regrets le recul du Sénégal, d’année en année, depuis 2012 dans l’indice de développement des TIC­ ;
  • Impute l’entière responsabilité de ce recul du Sénégal au Ministère des Postes et Télécommunication pour manquements aux dispositions de l’article 18 de la loi 2011-1 du 24 Février 2011 portant code des télécommunications­ ;
  • Demande à l’autorité gouvernementale d’éviter la précipitation et de geler la stratégie « Sénégal Numérique 2016-2025 », en vue d’une refonte ­totale ;
  • Recommande au Ministère des Postes et des Télécommunications, comme préalable fondamental à la définition d’une stratégie de développement des TIC, ­une enquête nationale sur les TIC, qui permettra de détenir une cartographie actualisée du secteur, avec ses forces et faiblesses. . Il pourra alors aisément reformuler les orientations stratégiques sur la base d’un diagnostic réel et fiable. C’est à ce prix qu’il pourra impulser le développement de l’économie numérique du Sénégal pour en faire un véritable levier de croissance.

Fait à Dakar, le 18 Décembre 2016
Le Président Ndiaga Guèye

(Source : ASUTIC, 18 décembre 2016)

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