Inclusion financière : Gim-Uemoa veut une coopération optimale entre les banques et les opérateurs de téléphonie
vendredi 15 juillet 2016
Hier, s’est ouverte, à Dakar, la 5e édition du Salon monétique régional à l’initiative du Groupement interbancaire monétique de l’Union économique et monétaire ouest africaine. Blaise Ahountchede, le directeur général du Gim-Uemoa, souhaite mettre en place un modèle optimal de coopération entre les banques et les opérateurs de téléphonie mobile pour une plus grande inclusion financière.
Misant sur l’engouement des services financiers sur le mobile qui a permis à des couches sociales jusqu’ici exclues du système bancaire classique d’accéder aux services financiers, il souligne que ce modèle pourra aider l’augmentation du taux de bancarisation dans la sous-région. En 2015, les transactions financières par le mobile ont avoisiné 6000 milliards de FCfa, indique Blaise Ahountchede. « Des participants de 34 pays vont échanger et nouer des partenariats. L’enjeu du salon est de créer une plateforme de travail pour mettre en relation les leaders de l’industrie monétique. Le Salon se veut également un lieu de partage des meilleures pratiques et une opportunité de discussion du modèle optimal pour les banques », déclare-t-il. M. Ahountchede révèle que plus de 110 banques (et bientôt plus de 117 autres) offrent des services monétiques via des cartes interbancaires régionales et internationales, cartes prépayées, pour plus de 4 millions de clients dans la sous-région. « Cette édition promet d’offrir de grands moments d’échanges et de réflexion entre les décideurs et les acteurs. Avec des panels et des conférences de haut niveau, le Salon monétique du Gim-Uemoa est l’évènement incontournable de la région », affirme-t-il.
Ouvrant les travaux, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Tiémoko Meyliet Koné, met l’accent sur l’inclusion financière et la sécurité. S’il reconnait que les moyens de paiement innovants peuvent être de véritables vecteurs de l’inclusion financière avec l’arrivée de nouveaux acteurs -susceptible de stimuler l’innovation et de renforcer la concurrence-, cela ne doit pas abaisser le niveau de sécurité des services offerts à la population. Selon lui, les défis à relever sont, entre autres, le renforcement de la sécurité des transactions, l’amélioration continue de la qualité et de la disponibilité du service (…), la mise en place de l’interopérabilité de l’ensemble des plateformes de paiement électronique, la réduction des coûts et l’amélioration de l’accessibilité des services financiers. « Ces défis interpellent tous les acteurs de l’écosystème des services financiers dans un contexte où de nouveaux acteurs émergent dans l’écosystème des services de paiement, notamment les établissements de monnaie électronique et les opérateurs de paiement en ligne et de transfert d’argent », dit-il.
Tiémoko Meyliet Koné préconise alors la mise en place de « partenariats mutuellement bénéfiques » entre services technologiques et bancaires pour l’accès des populations défavorisées aux services bancaires.
Initié en 2008, le Salon monétique du Gim-Uemoa réunit les acteurs des moyens de paiement électroniques qui contribuent au développement et à l’intégration économique par diverses solutions monétiques : mobile money, mobile banking, cartes monétiques.
Mamadou Guèye
(Source : Le Soleil, 15 juillet 2016)