Uniforum ZACR est l’opérateur du registre central de l’Afrique du Sud. En 2011, suite à un appel d’offre international, la Commission de l’Union Africaine a sélectionné Uniforum ZACR pour être l’opérateur technique du registre continental dotAFRICA (.AFRICA), le premier nom de domaine de premier niveau africain en cours d’accréditation par l’ICANN, l’organisation qui coordonne le système global d’Internet. Koffi Fabrice Djossou fait le point sur le dossier.
Réseau Télécom Network : Expliquez nous le projet « dotAFRICA (.AFRICA) ».
Koffi Fabrice Djossou : Lorsque vous utilisez le Web ou envoyez un message email, vous utilisez un nom de domaine. Quand une entreprise ou une organisation décide qu’elle veut une présence sur Internet, il lui faut d’abord choisir un nom de domaine, du coup le nom de domaine est la clé de votre présence sur Internet. Le dotCI (.CI) matérialise la présence de la Cote d’Ivoire sur internet et RESEAU TELECOM est présent sur Internet avec www.reseautelecom. com. Alors à l’image de la communauté européenne qui a établi le dotEU (.EU) et la communauté asiatique pour le dotASIA (.ASIA), dotAFRICA (.AFRICA) est proposé comme un nouveau nom de domaine pour la promotion des entreprises, des peuples et de la culture de l’Afrique sur l’Internet sous le leadership de l’Union africaine. dotAFRICA (.AFRICA) servira de pilier pour la mise en place d’une intégration numérique africaine. La mise en oeuvre de dotAFRICA aura une valeur ajoutée à l’espace de noms de domaine comme une expression reconnaissable qui va se concentrer sur l’identité africaine et va permettra de capter l’essence de la communauté africaine. dotAFRICA (.AFRICA) permettra d’étendre l’influence commerciale de l’Afrique à travers Internet, qui, du coup va donc devenir une plateforme pour la croissance de l’entreprenariat africain. Pour finir, dotAFRICA (.AFRICA) va créer une identité Internet nouvelle pour les entreprises qui ont une présence régionale afin de ne plus être confinées dans les limites d’un pays. Je m’explique : une entreprise comme MOOV (présente un peu partout sur le continent africain) pourra plus facilement être identifiée par www. moov.africa, ce serait le même cas pour Ecobank, la banque panafricaine avec www.ecobank.africa, Rascom, le satellite africain avec www.rascom.africa.
RTN : En quoi cela participera-t-il à la lutte contre la spéculation observée dans la réservation des noms de domaines ?
KFD : Il est essentiel de comprendre que le marché des noms de domaine au niveau mondial obéit à régulation, une coordination avec des acteurs ou revendeurs agréés appelés communément registraires accrédités qui servent d’intermédiaires entre l’opérateur de registre (qui fournit l’infrastructure technique) et l’utilisateur final qui cherche un nom de domaine pour les besoins de site web. La spéculation observée dans la réservation des noms de domaine en Afrique est due à l’absence d’acteurs agréés, situation qui rend le marché informel, à la merci des spéculateurs dans un esprit qui échappe à toute logique de sécurisation et de protection des utilisateurs, de moralisation du marché par un encadrement des prix. Pour pallier à cet état des choses, UNIFORUM ZACR, appuyé par le comité panafricain de pilotage du dotAFRICA (.AFRICA), travaille activement avec les parties prenantes africaines ainsi que les agences africaines de protection des droits de propriété intellectuelle afin de mettre en place le cadre légal ou juridique nécessaire pour la protection des utilisateurs, la mise en place des mesures préventives de protection de droit des marques, sans oublier les instruments nécessaires permettant de lutter efficacement contre l’enregistrement abusif de noms de domaine (communément appelé « cybersquatting »).
RTN : A quelle stade de la mise en oeuvre du projet êtes vous ?
KFD : Le 12 avril-2012, sous le leadership de l’Union africaine, nous avons deposé le dossier de candidature officiel de dotAFRICA à ICANN pour délégation de l’extension continentale. Cette candidature, suivie du support de l’Union africaine, de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et de tous les Etats africains, est soumise à une évaluation qui prendra probablement fin au cours du second semestre 2013. Autrement dit, chacun pourra enregistrer son site web sous dotAFRICA (.AFRICA) avant la fin de l’an 2013.
RTN : Quelles sont les actions que vous avez déjà menez pour préparer le déploiement effectif du projet ?
KFD : Tout en suivant de près le processus d’évaluation de l’ICANN, nous avons mis en place une stratégie de lancement de l’extension du dotAFRICA. Car, le succès du dotAFRICA serait effectif pas seulement pour la délégation mais aussi et surtout comment dotAFRICA est adopté par la communauté africaine et la communauté internationale sur le long terme. Autrement dit, comment promouvoir et vendre ce label africain, comment permettre au milliard de potentiels utilisateurs internet africains d’être en ligne ? A l’ère de l’économie numérique, par quel canal toutes les parties prenantes (gouvernements, secteur privé africain et société civile) peuvent promouvoir le développement socio-économique et établir une relation à long terme avec un marché à fort potentiel ? Développer, implémenter et mettre en place une stratégie de lancement durable s’avère crucial. Cette stratégie de lancement détaillée en concertation avec le comité panafricain de pilotage est axée sur les segments de marchés suivants :
RTN : Un dernier mot ?
KFD : Juste un appel à action : que chaque africain, chaque entreprise africaine adopte et réserve son nom de domaine dotAFRICA (.AFRICA) afin de
Enfin, il est temps que l’Afrique dans sa diversité parle d’une voix unifiée au reste du monde. dotAFRICA est la plateforme idéale pour faciliter l’innovation, et la promotion du développement socio économique sur le continent. Pour plus d’informations, visitez http://africainonespace. org.
(Source : Réseau Télécom Network, n° 60, février 2013)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000