Identification des abonnés au mobile : Un dispositif pour la sécurité des usagers
jeudi 2 août 2007
Elimination progressive de la vente de cartes d’abonnement SIM à la sauvette, l’identification et l’adressage des nouveaux acheteurs ou utilisateurs de cartes SIM en relation avec les distributeurs. Tels sont les résultats attendus du processus d’identification des abonnés initiés par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) qui, en partenariat avec le Réseau des journalistes spécialisés en télécommunications a organisé hier, mercredi 1er août un déjeuner de presse.
L’identification des abonnés de la téléphonie mobile est un gage de sécurité. En effet, à l’instar de beaucoup de pays occidentaux et africains, le Sénégal est dans le processus. L’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a appuyé les deux opérateurs du secteur pour l’identification de tous leurs abonnés d’ici octobre. Cela fait suite à la décision 2006-1 du 5 décembre 2006 obligeant les opérateurs à identifier tous les abonnés à leur réseau. Cette opération a permis à l’Artp de lutter contre la vente de carte SIM à la sauvette qui est selon l’agent juridique de l’Agence « la source de beaucoup de problèmes liés à la sécurité ». Il a en effet cité des cas de menaces, d’agressions et même de meurtre qui ont été perpétrés à l’aide du téléphone portable. Et d’argumenter « les attentats contre le ministère de l’Elevage ont été revendiqués par SMS, la capture des assassins d’un étudiant de l’ISM a été possible grâce à la téléphonie mobile ». L’agent juridique de l’Artp de souligner que « la téléphonie mobile est devenue un moyen largement utilisé dans le monde pour commettre des infractions du genre menaces, injures, dénonciation calomnieuses, diffamations, attentats, cybercriminalité, entre autres ».
L’Artp met les usagers du mobile en confiance en indiquant que sur le plan juridique, les opérateurs ont l’obligation de confidentialité au sens de l’article 7 du code des télécommunications. « La violation du secret de correspondance est sanctionnée par l’article 167 du code pénal », a avançant l’agent juridique.
Le directeur de la réglementation et des affaires juridiques de la SONATEL, Seydi Ahmed Sarr, abonde dans le même sens. « Les opérateurs de téléphonie mobile n’écoutent aucun abonné au cours de ses conversations téléphoniques. Nous ne gérons pas cette question d’écoute. Elle est du ressort de l’Etat. En toute sincérité aucun opérateur ne traite de cette question », a-t-expliqué. Il a, en fait, ajouté qu’en « toute sincérité, ces questions ne sont traitées par aucun opérateur de téléphonie au monde. Ce sont vraiment des questions que les opérateurs ne traitent pas. A notre niveau, nous transportons des informations entre abonnés sans savoir leur contenu ».
Le directeur technique de l’Artp a, par ailleurs indiqué que « l’identification des abonnés de la téléphonie mobile au Sénégal est motivée par un souci de rendre l’environnement du secteur fiable, afin de garantir aux clients la confiance compte tenu du développement de secteur ».
Au-delà du 31 octobre, tout abonné non identifié verra sa ligne résiliée, selon l’ARTP. Un décret a été signé dans ce sens pour légitimer l’action. En outre, le basculement de 7 à 9 chiffres se fera dans la nuit du 6 au 7 octobre prochain.
Ibrahima Lissa FAYE
(Source : Sud Quotidien, 2 août 2007)