Ibrahima Wade, directeur général du BOS-PSE : « Nous n’avons pas reussi la révolution du numérique »
mercredi 29 mai 2019
Le Sénégal n’a pas encore réussi la révolution du numérique malgré les efforts consentis par le gouvernement depuis plusieurs années. Cette remarque a été faite par le directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal Emergent Ibrahima Wade. Il prenait part hier, mardi 28 mai, à un panel organisé dans le cadre du cycle de conférences les « mardis du numérique » portant sur le thème : « les urgences et priorités du numérique sénégalais ».
Le Sénégal n’a pas encore réussi la révolution du numérique malgré les efforts consentis par le gouvernement depuis plusieurs années. Cette remarque a été faite par le directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal Emergent Ibrahima Wade. Il prenait part hier, mardi 28 mai, à un panel organisé dans le cadre du cycle de conférences les « mardis du numérique » portant sur le thème : « les urgences et priorités du numérique sénégalais ».
« Cela fait plus de 20 ans que l’Etat, l’administration, le secteur privé et le monde académique, tous pensons que la prochaine révolution pour notre pays, c’est la révolution du numérique. Mais nous devons tous admettre que nous n’avons pas réussi cette révolution ». C’est l’avis du directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal Emergent. Ibrahima Wade participait hier, mardi 28 mai à un panel organisé dans le cadre du cycle de conférences dit les « mardis du numérique ». Il soutient que les responsabilités sont partagées entre l’Etat, le monde académique et le secteur privé. « On a un problème de stratégie pour faire les mutations dans l’Etat. Je pense qu’attaquer la digitalisation de l’administration par l’existant actuel, c’est comme demander à quelqu’un qui est à 3 jours de la retraite de pouvoir abandonner tout son savoir-faire. L’Etat a fait beaucoup d’efforts pour se dématérialiser, mais c’est peut être insuffisant à la vitesse fast track.
D’autres acteurs sont coupables. Ceux qui sont chargés de construire les compétences : le monde scolaire et académique. Est ce qu’ils sont en avant sur les produits qu’ils ont formés ? Donc, nous devons questionner le système de production de savoir et de compétences. Et à ce niveau, il faut que nous revisitions les modèles qui ont marché. Et le troisième coupable, c’est le secteur privé », at-il relevé. Avec la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, il estime que le Sénégal a réussi deux paris d’autoroutes. « Il s’agit des autoroutes physiques ou routières et des autoroutes énergétiques. Mais nous n’avons pas réussi les autoroutes du numérique. Or, nous sommes dans un monde de vitesse.
En 2024, nous serons à 1071 Km d’autoroutes pour un pays qui, 10 ans avant, était à 35 Km d’autoroutes. En 5 ans, nous avons beaucoup fait dans la production énergétique. Le premier élément qui va faire la transformation du Sénégal au cours des 5 prochaines années, ce sont les autoroutes du numérique », soutient-il. Dans le cas spécifique de l’économie numérique, Ibrahima Wade invite les acteurs à repenser le mode de rapport de partenariat. « Il faut que le secteur privé du numérique se positionne de plus en plus comme offreur de solutions. On a tendance à attendre tout de l’Etat alors que dans le secteur du numérique, nous sommes dans le domaine de la recherche et de l’innovation Dans certains pays, on a remarqué que le secteur privé est une force de propositions et de solutions pas seulement pour l’Etat mais aussi visà-vis du citoyen, en ce qui concerne les éléments de consommations normales et naturelles », lance-t-il.
Ndèye Aminata Cissé
(Source : Sud Quotidien, 29 mai 2019)