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Ibrahima Saidou : « Une des spécifités du plan Niger 2.0 est qu’il est développé autour de la jeunesse »

lundi 24 juillet 2017

Le 20 juillet en Conseil des ministres, le gouvernement a adopté un projet de décret annonçant la création de l’Agence nationale pour la société de l’information (Ansi) qui remplacera le Haut Commissariat à l’informatique et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (Hcintic). Quelles sont les nouvelles missions affectées à cette agence, comment compte-t-elle mettre en œuvre le projet « villages intelligents » ou encore faire face aux défis d’électricité … Pour trouver des réponses, nous vous proposons cette interview réalisée le lendemain de l’adoption du décret avec Ibrahima Guimba Saidou, Haut Commissaire du Hcintic.

Niameyetles2jours.com : Bonjour Ibrahima Guimba Saidou. A quoi devons-nous nous attendre avec cette transformation du Hcintic en Ansi ?

Ibrahima Guimba Saidou : Cette agence nous permet de définir le cadre large pour que toutes les composantes de la vie socio-économique soit prises en compte. Il y aura un ensemble d’activités qui verra le jour de façon mieux organisée.

Ce qu’il faut retenir, c’est que ce n’est pas l’Ansi qui fera tout. Elle définira le cadre qu’il faut, s’assurera de l’existence d’une synergie, d’une mutualisation des efforts. Les acteurs qui interviennent dans le domaine des Tics vont continuer de le faire, mais d’autres acteurs viendront se joindre à cet effort commun dans la mesure où chaque citoyen va apporter sa contribution à ce projet commun.

N2J : Le 10 juillet dernier, vous avez eu une réunion avec le Président Mahamadou Issoufou. Une rencontre au cours de laquelle vous avez décliné la stratégie de démocratisation des Tics (Niger 2.0) en 4 axes dont la mise en place d’incubateurs. L’Etat mettra-t-il les moyens pour encadrer les start up ou favorisera-t-il plutôt l’installation d’initiatives privées ?

IGS : Deux jours après la réunion du 10 juillet, le chef de l’Etat a reuni d’autres acteurs qui interviennent aussi dans l’entrepreneuriat des jeunes et dans le milieu des affaires. C’est dire que c’est un écosystème qui est en train d’être créé pour fédérer les efforts et créer cette synergie où le secteur privé (la jeunesse) va être prise en compte.

Une des spécifités du plan « Niger 2.0 » est qu’il est développé autour de la jeunesse et du monde rural parce que c’est là où se trouve la majeure partie de la jeunesse et il faut outiller cette jeunesse.

Quant à ce qui concerne les incubateurs, absolument. Nous allons les accompagner, surtout que nous avons déjà un incubateur de renommée internationale au Niger.

Donc, à l’Ansi, nous allons renforcer notre coopération avec le Cipmen (Centre incubateur des Pme au Niger) pour que les talents et start ups que nous allons identifier ensemble puissent être accompagnés par cet incubateur qui a l’expertise en la matière sans oublier la Maison de l’Entreprise qui accompagne les jeunes entrepreneurs.

Parlant du Cipmen, nous allons lancer avec cet incubateur un tout premier Concours (qui sera annuel) dans le monde des Tics au Niger dont la finale aura lieu autour de la célébration de la fête nationale.

N2J : Un mot clé revient souvent ces dernières années, l’instauration de villages intelligents. Comment comptez-vous y prendre si l’on sait que l’un des défis majeurs dans les milieux ruraux est d’abord l’accès à l’électricité ?

IGS : Les Tics peuvent être un fertilisant pour démultiplier les efforts faits vers les jeunes et les zones rurales. Et la majeure partie de la population se retrouve dans les villages. C’est l’equation que nous essayons de résoudre en désaclavant numériquement les villages du Niger.

C’est emmener un point de contact (connexion) dans chacun des villages pour que ces villages fassent partie de cette transformation socio-économique. 80% de la population nigérienne vit directement de l’agriculture et de l’élevage.

Vous avez parlé du problème d’électricité, je vous donne un exemple. La Nigelec (société nationale de fourniture d’électricité) et l’Agence nationale pour l’électrification rurale (Anper) sont en train de dérouler un plan pour les zones rurales du Niger. Nous allons nous rapprocher d’eux ; connaitre les plans de déploiement pour qu’on connecte numériquement les villages au fur et à mesure que ce déploiement se fera. Nous verrons aussi comment faire pour prendre en compte ces milliers de villages qui ne sont pas encore connectés. Et dans d’autres cas, nous verrons comment opter pour l’énergie solaire afin de connecter les zones qui n’ont pas encore d’électricité. Pour la mise en œuvre, j’organise une série de rencontres cette semaine qui va mener une réflexion poussée sur le sujet.

N2J : Saidou, c’est connu de tous. Le taux de pénétration des services Internet (mobiles et fixes) est très faible. 19,06% en 2016, selon les chiffres de l’Autorité de régulation des postes et télécoms. Que faire pour rectifier le tir ?

IGS : Ce que nous ferons à l’Ansi sera en collaboration avec tous ces acteurs. Le projet de connecter les villages devrait nous permettre d’avancer très rapidement sur ce taux de pénétration.

Au-delà, c’est le boost que cela apportera à l’économie. La Banque mondiale informe qu’une croissance de 10% dans le nombre d’utilisateurs d’Internet se traduit par une croissance de 1,38 point dans le Pib d’un pays.

En outre, ce projet permettra aussi d’influencer les services sociaux (la télé-médecine, l’e-education, l’e-commerce ou l’agriculture qui occupe 40% du Pib du pays) et permettre au Niger d’atteindre ses objectifs de développement durable.

N2J : Un autre défi réel, c’est la qualité du service qu’offrent les opérateurs aux populations. Est-ce qu’il n’y a pas un doute que la qualité du service influence négativement votre projet de démocratisation d’Internet ?

IGS : Nous allons travailler avec les opérateurs et les agences de régulation. Ce qu’il faut retenir est que tout le monde a intérêt à ce que ce projet marche y compris les opérateurs, surtout que ce sont eux les premiers bénéficiaires. Nous allons créer un cadre pour définir une phase pilote avant d’aller vers un déploiement plus large.

Tout récemment, le gouvernement a relaxé des taxes au profit des opérateurs. Ceci, pour leur permettre de faire de nouveaux investissements parce qu’une des raisons de la mauvaise qualité des services dont vous faites allusion est que des investissements n’ont pas été faits. Donc, cela va améliorer l’environnement technique pour que les solutions puissent être déployées.

Interview réalisée par Guevanis Doh

(Source : Niamey et les 2 jours, 24 juillet 2017)

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