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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2012 > Juillet > Ibrahima Nour Eddine Diagne, Administrateur Général du GIE GAINDE 2000 : « (…)

Ibrahima Nour Eddine Diagne, Administrateur Général du GIE GAINDE 2000 : « Karim n’est pas membre de Orbus ! »

mardi 3 juillet 2012

Dédouanement électronique

Administrateur Général de GAINDE 2000, depuis 2002, année de la création de ce GIE, Ibrahima Nour Eddine Diagne, est un produit de HEC Montréal et à Hec Paris. Formé au marketing et au management, il a été également le rapporteur pour l’Afrique du Centre des Nations Unies pour le Commerce électronique (Cefact-Onu) et le Président de l’Alliance africaine pour le commerce électronique. Dans cette interview, il lève nombre d’équivoques comme celle prêtant à Karim Wade la propriété de Orbus.

Comment est né Orbus ?

L’idée vient du Trade Point Sénégal, Fondation au sein de laquelle j’ai exercé mon premier emploi. En 1996, cette structure avait voulu mettre en place le guichet unique Orbus et a procédé à toutes les phases de développement du produit. En 2002, face aux difficultés de mise en œuvre effective, les ministères du Commerce et des Finances ont décidé de transférer le projet du Trade Point vers la Douane qui a aussitôt initié la création du GIE GAINDE 2000 en lui confiant le mandat de finaliser et de mettre en exploitation ORBUS. En effet, en tant qu’administration, la Douane avait vite compris qu’elle n’était pas en mesure d’exploiter un projet de cette nature.

C’est quoi Orbus ?

C’est un guichet unique électronique qui interconnecte l’ensemble des administrations publiques et privées qui délivrent des documents ou des autorisations dans les procédures et formalités du commerce extérieur. De manière plus précise, sont reliés au réseau ORBUS aujourd’hui, toutes les banques, toutes les assurances, la Cotecna qui fait de l’inspection, les administrations publiques avec notamment les directions et services en charge de l’élevage, des eaux et forêts, de la pharmacie, de l’agriculture, des pêches, du contrôle des changes, de la métrologie, de la Consommation, etc. Toutes ces entités agissent dans ORBUS selon la nature des marchandises et délivrent des certificats et des autorisations lors des formalités de dédouanement.

Est-ce à dire qu’Orbus est incontournable pour toute opération de dédouanement ?

Aujourd’hui, toutes ces administrations que je viens de citer travaillent autour de la plate-forme Orbus. Donc, il ne serait pas conséquent qu’elles travaillent en manuel quand l’opérateur économique se présente chez elles et de manière électronique lorsqu’on les sollicite via ORBUS. C’est pour cela que l’option du gouvernement du Sénégal a été de rendre obligatoire le passage au guichet unique ORBUS. C’est d’ailleurs le cas dans tous les pays du monde disposant de Guichet unique.

Peut-on dire qu’Orbus est un outil qui s’appuie essentiellement sur Internet ?

C’est en effet un outil qui s’appuie sur les technologies de l’internet. C’est une plateforme très complexe qui arrive à orchestrer l’enchaînement des actions des différentes parties prenantes. Autrement dit, le travail que doit faire chaque partie prenante a été informatisé et introduit dans le moteur d’ORBUS. C’est cet ensemble de tâches automatisées qui correspond au guichet unique.

Quels sont les avantages de ce système ?

Il y a d’abord un avantage non chiffré. Et il correspond au gain de temps. Avant il fallait se rendre le matin à la banque pour déposer une demande, puis revenir l’après-midi la retirer pour, ensuite aller vers une autre administration et entamer la formalité suivante. Les statistiques étaient dispersées, les informations communiquées à une administration pouvaient être différentes de celles communiquées à une autre administration, etc. Sur le plan macro, le Sénégal a amélioré significativement son rang au niveau du « doingbusinness-trading accross border » (67ème mondial). Aujourd’hui, nous sommes le premier pays africain non-insulaire. Nous sommes dépassés juste par Maurice, les Seychelles et le Cap Vert qui sont mieux notés du simple fait que ces îles n’opèrent pas de transit.

Quand on parle Orbus, on pense aussi à GAINDE. Quels sont vos rapports ?

Ce sont des rapports très complexes. Nous portons le nom « Gie GAINDE », mais nous ne gérons pas le système Gaïndé de la Douane. Ce dernier est administré par la Douane qui dispose d’une direction informatique et de cadres formés à cette technique. Gaïndé est donc le système de déclaration de la Douane. Mais quand vous faites une déclaration, il y a des documents à joindre. Ce sont ces documents qui viennent de ORBUS. Nous travaillons donc en parfaite synergie pour permettre aux opérateurs économiques de chercher tous les documents dans Orbus, de les déposer ensuite dans Gaïndé pour faire la déclaration de douane.

Donc il n’y a pas de rapport de sous-traitance entre Orbus et la Douane ?

Nous ne jouons pas le rôle de sous-traitant de la Douane. Nous constituons plutôt un complément du système de dédouanement. Notre domaine d’intervention se cantonne dans le pré-dédouanement et le post-dédouanement. Mais nous faisons tout cela dans le cadre du mandat que nous avons reçu de la douane et en parfaite intelligence avec les équipes techniques de celle-ci.

Il y a quelques mois, des transitaires de l’aéroport Léopold Sédar Senghor se sont plaint de la tarification élevée à leurs yeux. Le conflit est-il aujourd’hui dépassé ?

C’est dépassé. Vous savez, la tarification des nouveaux services dématérialisés d’Orbus avait été arrêtée depuis juin 2011. Il s’est trouvé qu’au mois d’avril 2012, avec le démarrage effectif de la dématérialisation, des cas de figure spécifiques, qui n’étaient pas à l’origine considérés, sont apparus. Nous avons donc rediscuté ces tarifs et nous sommes tombés d’accord. Ce qu’il est important de savoir, c’est que le Gie n’est pas une entreprise qui fait des bénéfices, mais cherche à équilibrer ses charges. Ces charges sont très lourdes. Un pays comme Singapour qui fait 23 millions de transactions par année peut vendre un service à 1 dollar. Ce n’est pas le cas d’un pays comme le Sénégal qui fait environ 150 000 déclarations par année et ORBUS ne couvre pour l’instant que 50% de ces transactions par an. C’est donc plus cher au Sénégal qu’à Singapour, car le coût de la technologie de base est le même. A l’heure actuelle, nous n’avons pas de problème avec les transitaires qui ont bien perçu la valeur ajoutée.

A quoi faites-vous allusion en parlant de charges ? A des prestataires de services en votre faveur ?

Notre chance est que ce projet a été financé par un partenaire qui s’appelle ICF. Donc l’investissement de base n’a pas été supporté par les opérateurs économiques du Sénégal. Aussi, nous avons fait des choix technologiques que nous maitrisons pour la plupart et nous ne sommes donc pas tributaires de redevances lourdes envers des prestataires. Toutefois, il faut reconnaître qu’un réseau de cette nature a des exigences d’exploitation très lourde. La gestion est techniquement complexe en ce qu’elle nécessite des infrastructures particulières, des couts de télécommunication élevés, du personnel informatique de haut niveau, un centre informatique autonome, des coûts de licence et de maintenance, la sécurité énergétique, etc. Malgré tout, nous sommes parmi les moins chers en Afrique car nous avons une indépendance technologique assez forte. Aussi, nous n’avons pas vocation à faire des bénéfices et donc nos recettes correspondent à nos charges.

Des transitaires estiment, au contraire, que vous gagnez beaucoup d’argent par dossier…

Notre tarification est totalement transparente. Les frais de dossier sont payés à 12000 FCfa, à cette facture vous ajoutez 1000 FCfa par document et c’est plafonné à 4 documents. Cela veut dire que le maximum que vous payez est fixé à 16 000 FCfa pour un dossier ORBUS. Maintenant, s’il y a des timbres fiscaux ou d’autres charges, nous les collectons et les reversons. C’est aussi notre vocation de faire la collecte pour les autres acteurs. De nous engager vers la réduction de ces coûts en valorisant d’avantage la plateforme ORBUS qui n’est utilisé qu’à 30% de son potentiel. Si nous arrivons à intégrer d’autres besoins de guichet unique au Sénégal, les frais fixes seront ainsi répartis sur une base plus large et cela servira la compétitivité du Sénégal.

Est-il vrai comme le disent certains bénéficiaires qu’il y a des lenteurs avec le nouveau système ?

Les changements induits par la dématérialisation impliquent plus de travail dans la préparation et la soumission des dossiers dans ORBUS. Toutefois, les processus suivant permettent de rattraper largement le temps perdu lors de l’initialisation. Par exemple, le vérificateur en Douane qui recevait une liasse de papier, déroule désormais devant son écran tous les documents avec des éléments précis. Toutefois, il faut noter que nous sommes encore en phase pilote et que des désagréments sont possibles.

Des erreurs sont possibles…

Tout à fait et pour limiter leur impact, nous avons une équipe helpdesk pour assister les opérateurs à distance ou sur leur lieu de travail. Celui qui veut signer, scanner, etc., et qui rencontre des problèmes techniques est immédiatement assisté.

Etes-vous sûr que tout le monde acceptera de voir son numéro de compte sur l’internet ?

Ce problème est réglé à deux niveaux. D’abord, nous avons au Sénégal une loi sur la société de l’information qui protège les données à caractère personnel. Même si on peut se demander si les données d’une entreprise sont à caractère personnel. Cela veut dire que si vous faites des formalités, vous devez donner des informations dont certaines peuvent avoir un caractère confidentiel. Toutes les données sont gérées de manière confidentielle comme l’exige la loi. Aussi, le GIE GAINDE 2000 a ses propres exigences à cet égard, puisque nous sommes dans un processus de certification ISO 27000 sur la sécurité des données des systèmes d’information.

Des opérateurs se plaignent de ne pas pouvoir dédouaner plus de 11 articles. Où se situent les difficultés ?

C’est une question qui s’adresse à la Douane. C’est une contrainte douanière, elle ne relève pas du guichet unique. Sans doute il y a une contrainte technique.

Il y en a qui disent que Gaïndé classique est meilleur…

Ils se trompent lourdement. Le Sénégal est l’un des rares pays africains détenteur d’un système informatique douanier de dernière génération obéissant aux normes internationales. Cela doit être une fierté nationale. C’est vrai que l’ancien Gaïnde a fait 20 ans et cela a créé des habitudes. Mais en termes de technologie et de couverture fonctionnelle, c’est sans commune mesure.

Y a-t-il une volonté de chasser les « ambulants » du transit avec ce système ?

Non la dématérialisation n’est pas un système qui cherche à éradiquer l’informel au port. C’est juste une nécessité de se mettre aux normes, parce qu’on parle beaucoup de facilitation dans les échanges et le Sénégal veut avoir un environnement des affaires de classe internationale. C’est en quoi le guichet unique et la dématérialisation sont essentiels pour donner plus d’avantages au Sénégal dans la compétition pour l’attraction des investissements. C’est donc une logique stratégique du gouvernement. Il y a maintenant des effets collatéraux. Ceux qu’on appelle les « ambulants » doivent s’adapter et se redéployer sur toutes les nouvelles pistes de valeur ajoutée autour de la dématérialisation. Ils ont leur place dans le nouveau système.

Votre statut de Gie n’est-il pas gênant ?

On nous fait souvent ce reproche. C’est vrai que le terme Gie est galvaudé au Sénégal, parce que c’est la formule la moins contraignante de création d’entreprise. Toutefois, le sens premier d’un Gie c’est bien de réaliser l’intérêt économique de ses membres et c’est ce que nous faisons. Notre membre principal c’est la douane. Il y a aussi les transitaires, les manutentionnaires, les consignataires de navires, etc, dans ce Gie.

Vous traitez combien de dossiers par jour et quel chiffre d’affaires cela génère t-il ?

Nous traitons en moyenne 200 à 300 dossiers par jour. Ils nous sont soumis pour l’essentiel de manière électronique (70%). Toutefois, certains opérateurs font appel aux services de notre centre de facilitation sis à l’immeuble Fahd pour que nous nous occupions de la préparation et de la soumission de leurs dossiers dans ORBUS. Notre personnel fait 70 permanents dont une trentaine d’ingénieurs. Le chiffre d’affaire mensuel se situe entre 60 et 80 millions de Fcfa selon les mois.

Que répondez-vous à ceux qui disent que Karim Wade est actionnaire d’Orbus ?

Je vous l’ai dit tout à l’heure. Le GIE GAINDE 2000 appartient à 92% au CGPID (Comité Public en charge de l’Informatique Douanière), à 8% à la société IDEE informatique qui est spécialisée dans l’édition électronique du tarif des Douane depuis plus d’une dizaine d’années .

Donc Karim n’est pas dans le Gie ?

Je suis formel, il n’y est pas ! Karim n’est pas membre de Orbus.

On cite aussi des douaniers dans votre Gie…

Ils n’y sont pas.

Apparemment vous êtes en situation de monopole. Comment expliquez-vous cela ?

Oui il s’agit bien d’un monopole de fait. C’est la même réalité partout ailleurs car un Guichet Unique électronique ne peut pas coexister avec un système manuel ou avec plusieurs opérateurs concurrents. En effet, si on voulait mettre plusieurs opérateurs de guichet unique électronique, il faudrait que toutes les administrations publiques et privées s’interfacent avec chacun d’eux et puissent suivre en temps réel les opérations pour chaque interface. Cela serait improductif. La situation de monopole de fait exige donc une forte implication des parties prenantes pour qu’il y ait en permanence une forme de régulation à travers la concertation et le consensus. C’est fondamental pour nous. J’ai l’habitude de rappeler que nous n’avons d’existence que par la volonté de nos parties prenantes.

Hamidou Sagna

(Source : La Gazette, 3 juillet 2012)

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