Ibrahima Konté appelle à un débat national sur la libéralisation du secteur des télécommunications
vendredi 16 janvier 2004
Le Secrétaire général du Syndicat des Travailleurs de la SONATEL (SYTS), Ibrahima Konté, a plaidé vendredi à Dakar, pour un débat national sur la question de la libéralisation du secteur des télécommunications qui interviendra en juillet 2004.
‘’Il faut susciter un débat national (...) pour faire en sorte que l’Etat s’oriente vers un schémas de libéralisation le plus optimal possible’’, a dit M. Konté qui s’exprimait vendredi au cours d’une conférence de presse convoquée par les travailleurs de la Société nationale des télécommunications du Sénégal (SONATEL).
‘’Comme par rapport à la privatisation (de la SONATEL), nous n’avons pas eu une position idéologique, nous l’avons accepté’’, de même les travailleurs entendent accompagner la libéralisation qui comporte, selon M. Konté, des avantages.
A ce titre, il cite le développement des infrastructures du réseau des télécommunications, la création d’emplois stables, l’accroissement des recettes de l’Etat induit par la création de richesses supplémentaires et la diversification des services et offres tarifaires au profit des consommateurs, notamment.
‘’Il faut être modeste. Nous avons fait beaucoup de choses malgré les critiques. Mais nous n’avons pas tout fait et il reste beaucoup de choses à faire’’, a expliqué le secrétaire général du SYTS qui a cependant ajouté que sa centrale va jouer son ‘’rôle d’éclairage et d’alerte’’.
Estimant que la question de la libéralisation ‘’est plus dangereuse que la privatisation’’, M. Konté a expliqué que les travailleurs de la société sont contre ‘’une libéralisation financière ou budgétaire’’ destinée simplement à approvisionner les caisses de l’Etat. Le SYTS est également contre ‘’une libéralisation-sanction’’ contre l’opérateur historique qui serait ‘’trop gourmand’’.
Par ailleurs, Ibrahima Konté a avertit contre ‘’les risques et menaces liées à une libéralisation mal maîtrisée’’ préconisant ‘’des mesures de précautions et de sauvegarde pour ne pas mettre en péril les intérêts du pays’’ et des ‘’garde-fous pour que les acquis ne soient pas détruits’’.
‘’L’Etat doit veiller à ce que le cadre réglementaire qui doit garantir le service universel ne soit pas remis en cause par des opérateurs qui se limitent aux niches et localités rentables’’ et ‘doit veiller à ce que les opérateurs de niches, s’il en existe, participent à l’investissement pour le développement des réseaux et des services’’, a-t-il poursuivi.
‘’Si l’UEMOA (l’Union économique et monétaire Ouest-africaine) était une équipe de Football, la SONATEL serait le seul titulaire sénégalais en son sein’’, a encore expliqué M. Konté qui a insisté sur l’importance de la SONATEL dans l’économie nationale.
Quelque 350 milliards de F.CFA ont été investis par cette société depuis 1997, 137 milliards ont été versés à l’Etat au titre de la privatisation intervenue en 1997, plus de 50 milliards d’impôts et de taxes payés annuellement, plus de 60 milliards de dividendes versés à l’Etat en tant qu’actionnaire de 19997 à nos jours, selon les sources du syndicat.
‘’Si la SONATEL disparaissait, c’est un recul. Ce serait comme si on éliminait l’équipe nationale au premier tour’’ (de la CAN 2004), a dit M. Konté.
(Source : APS 16 janvier 2004)