La bataille de l’image est sans doute la plus acharnée de toutes les batailles depuis que le monde existe qu’elle en est l’enjeu : le contrôle de la pensée, de l’imagination ou encore du cœur de l’homme. Pourquoi est-il si crucial de captiver l’attention du cœur d’un homme ? Parce que si vous tenez les pensées d’un homme si vous maîtrisez son cœur vous le tenez complètement et pouvez le manipuler à votre guise. Ainsi parle Yvan Castanou !
Les professionnels du marketing ont bien compris ce principe et essaient en permanence avec beaucoup de succès d’attirer notre attention en nous bombardant de sms en longueur de journée qui sont emmagasinés dans la bibliothèque de notre subconscient c’est-à-dire dans notre esprit.
A force de recevoir des informations à outrance concernant un produit ou un service, nous finissons par imprimer de façon inconsciente le produit ou service dans notre pensée résultat si vous ne prenez garde vous allez même souscrire à une offre dont vous n’avez pas vraiment besoin.
Je n’ai pas la prétention de faire un cours de marketing, loin delà ! Il s’agit juste d’un principe qui nous permet de comprendre pourquoi les opérateurs de télécommunication ne sont pas disposés à prendre en compte la vie privée quand il s’agit de prospection directe ou du moins pensent que c’est impossible de mettre en œuvre l’article 47 de la loi 2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la protection des données à caractère personnel et 16 de la loi n 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions électroniques
En fait il s’agit du refus d’aviser le consommateur avant de lui envoyer des sms en vue de faire la promotion d’un produit ou service pour eux-mêmes ou pour le compte de leur partenaire comme c’est le cas avec orange money qui nous donne des informations concernant Orangina alors qu’en vérité rien ne nous lie à cette Société si l’on constate la différence entre service de mobile banking et une boisson.
Rien d’anormale, pour s’en convaincre nous allons revisiter les clauses contenues dans le contrat de fourniture de service de Orange money à l’article 11.2 il est noté que « Elles (les données personnelles) sont utilisées par Sonatel Mobiles ou ses prestataires… » Plus loin l’article 11.4 offre à l’utilisateur la possibilité de s’opposer à la communication de ses données personnelles.
Ceci entre en droite ligne avec l’article 61 du décret n°2008-721 du 30 juin 2008 portant application de la loi sur la protection des données personnelles qui consacre le droit d’opposition sans aucune justification lorsque le traitement des données se fait par le responsable notamment à des fins de prospection commerciale. Il faut aussi noter que la personne en application de l’article 68 de la loi sur les données personnelles a le droit de s’opposer gratuitement à ladite communication ou utilisation. A mon humble avis les condition générales de ventes d’un produit ou service ne doivent pas être diluées c’est a dire formuler de de manière qu’en acceptant ces conditions on accepte par ricochet d’être démarché pour le compte d’un tiers d’ou la nécessité de prendre en compte le principe de la finalité du traitement "pas de détournement de finalité nous rappelle Mohamed Diop
Je pense que ce n’est pas trop demander que d’exiger la mention [si vous souhaitez être informer de nos produits et service sélectionnez (1) si oui, si non choisissez (2) d’une part et d’autre part Si vous voulez recevoir des produits et services de nos partenaires choisissez (1) si oui, si non choisissez (2)] et surtout de ne pas pré-cocher de case pour certains cas ou de considérer l’absence de choix à un choix car cela peut aussi traduire notre indifférence , comprenons par là que l’adage « qui ne dit mot consent » n’est pas toujours vrai nous rappelle Mohamed
C’est vraiment pas difficile car pour la souscription aux différents produits ou services nous avons droit a cette formule pourquoi pas, pour notre bien nous autres consommateurs. Ceci dit nous devons mettre à contribution la commission de protection des données personnelles pour nous assurer de la mise en pratique de ses dispositions et pour ce faire je vous invite à visiter le lien www.cdp.sn on signale vite fait les éventuels manquements.
Emmanuel M. Diokh
(Source : Droit sénégalais des technologies et des télécoms, 4 juin 2014)