Guerre de trois dans la diffusion d’images télévisées : Canal réclame 1 milliard à des cablodistributeurs et attaque Excaf
lundi 4 juillet 2016
Canal Horizons a accéléré la traque des distributeurs « clandestins » d’images, appelés cablodistributeurs ou encore « cablos ». Des dizaines de réseaux ont été démantelés, à ce jour. Canal réclame un milliard de francs à trois gros distributeurs qui connaîtront leur sort demain. Cependant, les cablos revendiquent leur droit de diffusion par voie de câbles. De l’autre côté, Canal demande à Excaf d’arrêter la diffusion d’images de beIN.
Une rude bataille est en train d’être menée par Canal contre les cablodistributeurs. Du fait de l’Euro 2016, Canal a accentué son combat contre ces réseaux de distribution d’images. Des dizaines de réseaux sont actuellement démantelés avec l’aide de la gendarmerie. La semaine dernière, trois grands réseaux sont tombés, notamment celui d’Alain Ndecky à Ouakam, Ibrahima Faye à Yoff et Habibou Gaye à Guédiawaye. Ces trois distributeurs ont été traînés devant le juge des flagrants délits, jeudi dernier, pour le chef de captation frauduleuse d’images. Canal leur réclame un milliard de francs pour la réparation de son préjudice. L’affaire sera, d’ailleurs, vidée demain.
Il y a deux semaines, 7 autres distributeurs ont été jugés, mais relaxés pour le même délit. N’empêche, Canal qui veut avoir un œil sur la distribution d’images dont elle a l’exclusivité au Sénégal, continue son combat contre les cablos, mais également contre Excaf. La semaine dernière, elle a traîné Excaf devant le juge des référés pour l’arrêt de la diffusion des images de be-IN dont elle se réclame « mandataire ». Canal qui prétend être en partenariat avec be-IN défend donc ses intérêts et ceux de son partenaire. Car, semble-t-il, Be-In n’a pas de droit de retransmission dans les pays de la sous-région.
En fait, il y a 15.000 réseaux de distribution au Sénégal, appelés les cablos. Un abonnement chez un cablo permet d’avoir 40 chaînes à moindre coût. Et certains cablos utilisent, malheureusement, les images de Canal.
Mais selon les cablos, l’Etat du Sénégal, par le biais du ministre Moustapha Guirassy, leur avait accordé une convention de concession de service public, en signant même un cahier de charges avec la société de redistribution d’images de télévision par voie de câbles (SORETEC) dans laquelle ils sont regroupés. Une manière pour Abdoulaye Wade d’essayer de réorganiser le secteur qui enregistre beaucoup de jeunes. Les cablos tiennent ainsi à poursuivre leurs activités, surtout qu’ils peuvent se passer des images de Canal. C’est dire que la guerre est loin d’être finie.
(Source : Leral, 4 juillet 2016)