Guéguerre entre le Directeur général de l’ARTP et les membres du Fonds de développement du service universel des télécommunications : Thierno Alassane Sall accusé d’abus de pouvoir, Innocence Ntap et Cie sur le pied de guerre
mercredi 13 juin 2012
Des remous en vue dans le secteur des Télécommunications. Le Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) Thierno Alassane Sall vient de remettre en cause la légitimité du Comité de Gestion du Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (Fdsut). Un acte que contestent les membres du dit Comité, qui n’excluent pas de saisir la justice pour être rétablis dans leur bon droit.
Thierno Alassane Sall a du pain sur la planche. Après avoir agité le dossier relatif à la licence accordée à Mtl, le voici qui remue de nouveau le couteau dans la plaie. En effet, le nouveau Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) vient de remettre en cause la composition du Comité de Gestion du Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (Fdsut) qui porte la marque de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. Qui le 02 Mars dernier avait envoyé au Directeur de l’Artp de l’époque, Ndongo Diao, une missive nommant Innocence Ntap Ndiaye à la tête de ce Comité ainsi que Amadou Kane Diallo, Mouhamed Lamine Massaly, Isma Dioum, Saliou Fall, Moustapha Yacine Guèye et Abdou Kadre Ndiaye comme membres. C’est le mode de nomination des membres du Fdsut que Thierno Alassane Sall a trouvé irrégulier avant de « déchirer » la note présidentielle.
Thierno Alassane Sall « se substitue » au Président
Dans une correspondance adressée à la présidente de ce Comité et ancienne ministre du Travail, dont « l’As » s’est procuré une copie, le Directeur général de l’Artp ne fait point mystère de son scepticisme à l’égard de la composition du Fdsut. « En lieu et place d’un acte réglementaire requis en la matière, c’est une lettre qui a procédé à la désignation des membres », indique-t-il dans la lettre. Par conséquent, « il en résulte que la composition dudit Comité est de nul effet ». Un vrai casus belli pour les membres du Comité, qui ne comprennent pas comment une simple lettre d’un Directeur général peut remettre en cause une mesure prise par le président de la République.
Mieux encore, le décret portant création du Comité de gestion est assez explicite. A l’article 12, on peut lire que le Comité de direction est composé de sept membres dont un président, tous désignés par le président de la République. Au regard de la situation, le bras de fer semble engagé. Le Directeur général de l’Artp s’est cramponné sur sa position et de sources dignes de foi, les membres du Comité ne comptent nullement se laisser faire. Selon eux, leur légitimité ne souffre d’aucun doute et ils veulent être rétablis dans leur bon droit. Car depuis le mois de mars, date de leur nomination, ils n’ont pas encore perçu leur salaire. De sources dignes de foi, ils comptent même s’en ouvrir au secrétaire général de la Présidence Aminata Tall pour qu’elle tranche le différend. Et s’ils n’obtiennent pas gain de cause, les membres dudit Comité vont activer l’avocat Me El Hadji Diouf.
Papa Ismaila Keita
(Source : L’As, 13 juin 2012)
Les membres du comité choyés par Wade
En tout état de cause, l’Etat semble n’avoir pas trop le choix. S’il décide de se séparer des membres du Fdsut pour les remplacer par d’autres, il va casquer. Et selon certaines indiscrétions, la présidente du Comité et les membres sont balèzes. Le salaire de la présidente du Comité est aligné sur celui du Directeur général de l’Artp. En plus, elle bénéficie d’un logement de fonction ou à défaut d’une indemnité de 500 000 FCFA. A cela, il faut ajouter un bureau, un secrétaire, une voiture, un chauffeur et 1000 litres de carburant, 100.000 FCFA de téléphone fixe et 300 000 FCFA de téléphone portable.
Les autres membres ne se plaignent pas non plus. Ils ont un salaire aligné sur celui du directeur le plus gradé de la boîte, 500 litres de carburant, 50 000 FCfa pour le téléphone fixe et 200 000 F Cfa pour le portable. Et quand ils se déplacent à l’étranger, ils voyagent en classe Affaires. Et cerise sur le gâteau, chaque année ils perçoivent le double de leur salaire brut payé en net. Autant de bonnes raisons qui poussent les membres du Comité à croiser le fer avec Thierno Alassane Sall