Grogne à la Sonatel : Des misères derrière les milliards
mercredi 22 septembre 2004
Tout n’est pas rose dans la première société sénégalaise cotée en Bourse régionale des valeurs immobilières. C’est l’avis des travailleurs et l’intersyndicale, sortie d’une assemblée générale, fustige les conditions de travail et de vie de ses membres. Elle exige des négociations sérieuses et sans délai afin de trouver les solutions idoines.
S’il y a des travailleurs qui ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail et de leur traitement, c’est bien ceux de la Sonatel. Et leur Intersyndicale, sortie d’une assemblée générale le jeudi 16 septembre dernier, « exige l’ouverture de négociations sérieuses », annonce son communiqué reçu hier à Walf. Cette intersyndicale, composée du Syts, du Synes et du Sntpt, a dégagé une plate-forme revendicative de neuf points qui tournent autour de l’amélioration des conditions de vie et de travail des « sonatéliens ». Au premier rang des points figure « l’augmentation des salaires de l’ensemble des travailleurs du groupe ».
Les travailleurs réclament aussi le déplafonnement de la prime de rendement, l’indexation de la prime de croissance sur le chiffre d’affaires et la révision du mode de distribution. L’intersyndicale demande la révision partielle des accords collectifs d’octobre 1990 de la Sonatel Sa, la mise en place des accords de Sonatel mobiles et de la Sonatel multimédia. L’extension des franchises téléphoniques à Sonatel Multimédia et l’octroi de franchises Adsl occupent une place centrale dans la plate-forme des « sonatéliens » ainsi que le recrutement des intermédiaires, des temporaires occupant les emplois permanents et une meilleure adéquation des effectifs par rapport aux lourdes charges de travail. Les jeunes travailleurs de la Sonatel ne sont pas laissés en rade dans cette plate-forme qui invite les autorités de la Sonatel à « l’amélioration de la politique d’intégration des jeunes en accélérant l’étude sur l’actionnariat, l’équipement et la première installation ».
Les autres revendications de l’intersyndicale visent la « révision des règles et procédures » régissant le système de nomination et de révocation des responsables hiérarchiques. Les travailleurs de la Sonatel invitent leurs autorités à « régler la présence de syndicat dans les comités carrière et de recrutement ». Ils réclament le « redressement » de l’Ipm, le recrutement du personnel non sonatélien et l’élargissement des « prêts véhicules et équipements ».
L’intersyndicale n’a pas oublié non plus de poser également comme point de revendication « l’adoption d’un statut pour les secrétaires généraux des syndicats et le renforcement du statut des délégués du personnel ».
Tous ces points découlent de l’analyse de la situation faite par l’intersyndicale lors de son assemblée générale du jeudi 16 septembre. Pour les syndicalistes, « le contraste (est) réel entre l’image que donne la Sonatel à l’extérieur et les difficultés permanentes que vivent les travailleurs au niveau des conditions de vie et de travail ». Ce qui requiert, selon l’intersyndicale, « la nécessité de garantir à la Sonatel les conditions optimales de sérénité pour un travail motivant et valorisant ». Ce n’est pas tout puisque les syndicalistes déplorent « la discrimination dans la distribution des primes et des actions, surtout pour le personnel nouvellement recruté, l’incertitude qu’il y a à lier une prime sur une croissance, le caractère dérisoire des franchises et surtout la discrimination honteuse dont font l’objet les travailleurs de Sonatel Multimédia au moment justement où l’on parle de groupe Sonatel, l’absence d’accords collectifs dignes de ce nom à Alizé et à Sonatel Multimédia mais aussi le caractère obsolète de celui de la Sonatel Sa ». Ce sont là, entre autres, les griefs adressés aux responsables de la sonatel afin de trouver des solutions à partir de la plate-forme revendicative de l’intersyndicale.
Moustapha BARRY
(Source : Wal Fadjri 22 septembre 2004)