Grève suivie de peu d’effets SONATEL n’a pas osé aller jusqu’au bout
vendredi 18 novembre 2011
Finalement, il y a eu plus de peur que de mal. Pour contrer le mouvement d’humeur des travailleurs de la Sonatel qui avaient entrepris, hier, de manifester contre la décision de l’Etat d’appliquer une taxe sur les appels entrants au Sénégal, l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) avait vite fait de prendre les devants, en mettant en place un dispositif infaillible.
Cela se traduira par le peu de désagréments vécus hier par les abonnés du téléphone et du net, mais Il faut aussi souligner que Sonatel n’a pas osé aller jusqu’au bout de ses menaces, à cause de leur impopularité et des dangers qu’elle encourt quand elle a adopté cette position de défiance, vis-à-vis de l’Etat.
Elle avait mis sur pied un dispositif de veille, sur l’ensemble du territoire national, en réaction au mot d’ordre d’arrêt de travail lancé par l’Intersyndicale des travailleurs de la SONATEL. D’une part, en prenant les mesures appropriées pour la sauvegarde des intérêts des usagers, pour que force reste à la loi. De l’autre, pour parer aux risques de perturbations, dans la fourniture des services de télécommunications aux usagers.
Néanmoins, ces mesures d’urgence n’empêchent pas l’ARTP de rappeler l’obligation pour SONATEL, en vertu de son cahier des charges, d’assurer la disponibilité, la permanence et la qualité du service public des télécommunications, sous peine des sanctions prévues par les articles 706 et 107 du Code des Télécommunications, mais aussi, les dispositions de la loi qui stipulent que toute personne qui cause, volontairement, l’interruption des télécommunications est passible des sanctions pénales fixées par l’article 109 du Code des Télécommunications.
Avec toutes ces dispositions prises en amont donc, les réseaux téléphonique et Internet n’ont pas connu de « perturbations majeures » jeudi, malgré la grève des travailleurs de la Société nationale des télécommunications (SONATEL).Des dizaines d’agents de l’ARTP avaient bouclé Dakar et, en permanence, faisaient le tour de quelques « sites sensibles » : des hôpitaux, l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, des banques, des services de l’administration publique, etc. pour parer à toute éventualité.
Ce faisant, les structures de santé ont fonctionné normalement et les services de télémédecine n’ont pas été pas très affectés.
Par la suite, les agents ont visité des banques et des voyagistes. « Depuis ce matin, tous nos services fonctionnent. Il n’y a aucune perturbation, ni sur le réseau Internet ni sur le téléphone », a déclaré, aux techniciens du régulateur, la responsable d’une agence de voyage située sur la place de l’Indépendance.
Dans des structures bancaires, des responsables ont affirmé que leurs services n’ont pas subi les contrecoups de la grève des travailleurs de la SONATEL, qui manifestent ainsi contre la décision du gouvernement de prélever une taxe sur « les appels entrants », ceux émis de l’extérieur vers le Sénégal. Ce dispositif de veille pour éloigner tout manquement est élargi à toute l’étendue du territoire. Il y a des équipes relais dans toutes les régions, qui font le même travail que l’équipe de Dakar, sur les sites dits sensibles. La surveillance va durer trois jours et sera de rigueur jusqu’à samedi, car l’objectif visé est de sécuriser le réseau des services publics de télécommunications.
Une mission qui commence sous de bons auspices, avec le peu d’inconfort noté, hier, sur toute l’étendue du territoire.
Cheikh Ba
(Source : Rewmi, 18 novembre 2011)