Grève annoncée du RENAPTA, pas d’impact réel sur le réseau Wari
mercredi 7 septembre 2016
La menace brandit par le Réseau national des prestataires de transfert d’argent (Renapta) n’a pas eu l’effet escompté. Un tour effectue ce matin dans quelques agences de transfert et de retrait d’argent a permis de constater que la grève
annoncée n’a pas été suivie par les gérants. Ils affirment n’avoir pas étaient au courant d’un tel mot d’ordre. A quelques jours de la fête de la tabaski, PressAfrik.com a tenté d’en savoir plus en faisant un tour au niveau de quelques agences et banques de la place. Reportage...
C’est presque un boycott, car aussi bien au niveau des banques que des agences de transferts et de retraits d’argent du réseau Wari, les opérations se font normalement. A notre passage à la Banque de l’Habitat du Sénégal située au niveau du Jet d’eau, l’affluence est au rendez-vous. Et, un tour à l’intérieur, nous a permis de voir que tout marche et les transferts et retraits se font normalement. Un constat affirmé par le chef des services clients et guichets de la BHS.
Et, à sa grande surprise d’ailleurs, c’est nous qui lui informons de la grève du Renapta : « Vous êtes les premiers à m’informer de cette grève. Ainsi pour avoir le cœur net, il fait le tour des guichets pour voir, un exercice de vérification qui lui prend quelques minutes avant d’affirmer que : « Tout marche très bien. Il n’y a pas de perturbation à notre niveau. Et, le réseau marche à merveille, les clients viennent comme d’habitude », déclare Mr Touré avec le sourire aux lèvres.
Même son de cloche du côté des gérants de boutiques Wari visités, ici on affirme ne pas être au courant d’une quelconque grève. Le travail continue. Pas de grève, les opérations se font normalement.
En body rouge assorti d’un jean bleu, Rama Ndiaye, gérante de multiservices, trouvée au deuxième étage des immeubles de la Sicap dit n’avoir pas respecter le mot d’ordre de grève, « J’ai juste entendu cette grève à la radio, donc je ne peux pas la respecter, en plus nous venons juste d’intégrer ce secteur de transfert et de retrait d’argent et nous ne faisons pas parti ni du Renapta, ni d’aucune association », précise-t-elle.
Toutefois, elle dénonce le fonctionnement du réseau Wari : « Il nous prend chaque jour 99 F C fa sur nos comptes et on ne sait pas pourquoi.et, d’ajouter, a mon avis, ce n’est pas bon de faire la grève à la veille de la tabaski, car si Wari y gagne, nous les gérants on y gagne aussi » a-t-elle fait savoir.
D’emblée, elle tient à affirmer qu’elle ne participe pas à la grève « En cette veille la fête de tabaski, partir en grève n’est une très bonne idée surtout qu’en cette période les transferts se multiplient et marche ».Trouvée derrière le comptoir de son agence, lunettes bien ajustées, cette dame qui a préféré requérir l’anonymat fustige la méthode de Wari avec impuissance , « Que tu travailles ou que tu ne travailles pas, Wari vous retire 99 F Cfa tous les jours, plus sa part de la commission », déplore-t-elle. Dans le secteur depuis quelques années, elle explique comment se fait le partage : « Les commissions sont partagées en deux (3) parts égales entre Wari, l’Etat et nous opérateurs. Et, cela veut dire que Wari y gagne plus que tous les autres » peste cette dame. Contrairement aux autres réseaux de transfert qui ne font pas ça" ajoute-t-elle.
Du côté des clients le constat est le même. C’est le cas de Saliou, un client trouvé dans une agence de transfert et à l’en croire « le réseau marche bien ». Les rares problèmes que « j’ai rencontré », souligne-t-il, c’est ce que vous venez de voir. La gérante m’a dit qu’elle a déjà fait son décompte et qu’elle doit aller verser à la banque. Donc elle ne peut pas me satisfaire ». Mais, rien de méchant ajoute t-il, « ce n’est pas grave, ça se comprend ».
Même constat du coté de cet homme, costume marron, cartable à la main gauche, le sieur Thiam, invite les membres du Renapta à communiquer davantage, avant de s’engager dans des décisions de cette nature, parce que souligne t-il, « en Cette période de fête, c’est sûr qu’aucun des opérateurs ne prendra le risque d’aller en grève avec cet important manque à gagner », mentionne-t-il.
Aminata Diouf et Dieynaba Faye
(Source : Pressafrik, 7 septembre 2016)