Gouvernement de l’internet : Isoc Sénégal réclame un fonds de développement de l’économie numérique
lundi 23 septembre 2013
Internet society Sénégal (Isoc) a déploré l’inexistence d’un fonds national de développement de l’économie numérique malgré les énormes opportunités de croissance qu’offre le secteur. C’était à l’occasion d’un panel organisé, vendredi dernier, à l’Ucad 2 dans le cadre du forum national sur le gouvernement de l’Internet.
C’est une vieille doléance des acteurs gravitant autour des technologies de l’information et de la communication(Tic) qui a été remise au goût du jour. Il s’agit du fonds de développement de l’économie numérique qui, telle l’Arlésienne, tarde à être mis en place par les pouvoirs publics. A en croire le président d’Internet society Sénégal (Isoc Sénégal), Alex Corenthin, on ne peut pas développer une économie sans fonds d’investissement. Malgré la volonté réaffirmée de développer le secteur à travers la vision du Chef de l’Etat qui veut faire de l’économie numérique une priorité, aucun fonds n’est disponible. Or, renchérit M. Corenthin, ce sont les Tic qui boostent le secteur stratégique et juteux des télécommunications. Il suggère à l’Etat de réinvestir une partie des énormes ressources financières générées par les télécoms pour la mise en place du fonds national de développement de l’économie numérique.
Les acteurs réunis autour d’Isoc Sénégal ont insisté sur l’appui attendu de l’Etat du Sénégal, « premier donneur d’ordre » dans tout ce qui a trait aux activités génératrices de richesses, de croissance et d’emplois. Membre actif d’Isoc Sénégal, Mouhamet Lamine Diop de la structure Kheweul a abondé dans le même sens et a mis en garde les acteurs des Tic afin qu’ils évitent le « syndrome du surplace ». Même si le fonds d’investissement est grandement attendu, M Diop a invité ses collègues à faire leur introspection de manière à réaliser des études fiables sur l’impact des Tic dans tous les secteurs de croissance du pays. Par ailleurs, il croit savoir que l’Etat doit davantage prendre au sérieux ce secteur, gros pourvoyeur de croissance et d’emplois. C’est dans le même ordre d’idées que le patron de Jokkolabs, Karim Sy, a appelé à un « changement de paradigme » car, poursuit-il, il faut faire de la question centrale de la société de l’information une affaire au service de la société et non une affaire de techniciens. Ex-directeur général de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie), Mohamed Tidiane Seck a suggéré une synergie entre les pouvoirs publics et le secteur privé pour l’émergence d’une véritable économie numérique au Sénégal. C’est dans cette dynamique qu’il a évoqué la nécessité d’investissements lourds pour la dotation du pays en câbles sous-marins et en fibres optiques.
Mamadou Lamine Diatta
(Source : Le Soleil, 23 septembre 2013)