Gouvernance du futur Parc des technologies numériques du Sénégal à Diamniadio : Antoine Ngom plaide l’implication du privé national
mardi 31 décembre 2019
Le ministre de l’Economie numérique et des télécommunications, Ndèye Tické Ndiaye Diop, a procédé hier, lundi 30 décembre, à la pause de la première pierre du Parc des technologies numériques du Sénégal (PTN), à Diamniadio. Une occasion saisie par le Président de l’Organisation des professionnels des Tic au Sénégal (Optic), Antoine Ngom, pour plaider l’implication du privé national dans les instances de gouvernance du PTN.
Intervenant lors du lancement officiel des travaux du projet du Parc des technologies numériques au Sénégal (PTN), le président de l’Organisation des professionnels des Tic au Sénégal (Optic), Antoine Ngom a tout d’abord remercié le ministre pour l’adoption, la semaine dernière, de la loi sur les start-up. Poursuivant, il s’est réjoui de la démarche inclusive adoptée par le ministre qui, à son avis, associe chaque fois le secteur privé dans ses activités et initiatives.
Pour ce qui est Ptn, M. Ngom a informé que leur organisation a été à tous les travaux du comité de pilotage. Par conséquent, il trouvé que le Ptn est l’un des projets les plus importants dans la Stratégie nationale numérique 2025 (SN2025), car il doit participer à la construction du leadership numérique en Afrique, qui se mesurera à travers des avantages comparatifs sur la capacité de recherche et d’innovation permanente, sur celle d’accompagner les porteurs de projets start-up Pme du numérique, tout comme sur la qualité du capital humain.
Toutefois, Antoine Ngom n’a pas manqué de faire un plaidoyer en faveur du secteur privé. Il a ainsi invité le ministère à impulser un projet de rationalisation de l’écosystème du numérique pour plus d’efficacité. Compte-tenu de l’envergure du projet, Antoine Ngom a estimé que le secteur privé national doit se sentir chez lui au PTN.
Pour ce faire, il est d’avis que le secteur privé doit être impliqué dans les instances de gouvernance du Ptn. Informant, par ailleurs, que beaucoup d’obstacles se sont dressés contre la réalisation de ce projet, tout comme une perte de temps pour lequel le secteur ne s’accommode pas, le président de Optic a lancé un plaidoyer en direction des autorités, pour éviter à l’avenir les goulots d’étranglement connus dans le passé. Ne s’en limitant pas là, M. Ngom a cité quelques challenges devant ledit projet. Il s’agit, à son avis, de réaliser les travaux dans les délais, d’adopter le bon modèle, faire du Ptn une véritable Smart city, ou encore d’assoir le leadership africain du Ptn. Autant de choses qui lui feront dire que le gouvernement a fort à faire pour éviter les déboires de ses ancêtres que sont le technopôle de 1996 et le Cyber village de 2004. Il n’a pas manqué de préciser que Optic, tout comme l’ensemble du secteur privé national, sera un partenaire pour mener à bien ce projet structurant.
105.000 emplois directs et indirects avec le PTN
Répondant à Antoine Ngom, le ministre de l’Economie numérique et des télécommunications, Ndèye Tické Ndiaye Diop a rappelé que tous les obstacles qui entravaient le démarrage des travaux du parc ont été levés et que toutes les conditions sont réunies pour diligenter les travaux. Mieux, elle a donné les garanties d’un respect des délais, à savoir sa mise en fonction en 2021. Elle a, dans la même veine, invité les entreprises qui travaillent sur ce projet, à recruter la main d’œuvre locale pour résoudre la lancinante question de l’emploi dans le pays.
D’ailleurs même, parlant des impacts du Ptn, elle a laissé entendre qu’à terme, le Ptn a pour ambition de faire du Sénégal un hub de services au niveau régional avec des infrastructures numériques de classe mondiale, attractives pour diversifier les sources de croissance à travers des investissements dans le numérique.
Mieux, la porte-parole du gouvernement a fait comprendre que le secteur privé national trouvera son compte dans ce PTN d’autant plus qu’il abritera un incubateur d’entreprises qui favorisera l’éclosion des PME fondées sur les technologies. Pour un financement de 40 milliards de FCFA de la Banque africaine de développement (BAD) et de 6 milliards de FCFA de l’État du Sénégal, Ndèye Tickè Ndiaye Diop dira que le PTN va offrir 105.000 emplois directs et indirects. La première phase du PTN concerne 3 tours pour les entreprises Tic, un centre de BPO/ITO, un Data Center Tiers 3, un incubateur de start-up, tout comme un centre d’étude et de recherche, le centre de formation, celui de production audiovisuelle, et un bâtiment administratif, sans oublier la résidence du personnel. Le tout construit sur une superficie de 25 hectares, à Diamniadio.
Jean Michel Diatta
(Soure : Sud Quotidien, 31 décembre 2019)