Gouvernance de l’internet : L’Afrique pour un leadership multiculturel
samedi 22 octobre 2011
La table ronde ministérielle, sur l’agenda africain en prélude à la 42ème réunion de l’Icann, prévue du 23 au 28 octobre à Dakar, a servi de tribune pour faire parler le continent d’une seule voix. Le but est de marquer la présence du continent sur la gouvernance Internet avec un leadership multiculturel.
A la suite de la session des experts, c’était autour, vendredi, des ministres africains en charge des Tic de préparer l’agenda africain en prélude à la 42ème réunion de l’Icann, prévue du 23 au 28 octobre à Dakar.
A travers un document écrit, les ministres s’engagent à promouvoir, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (Cua), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Uneca) et les autres acteurs la prise en compte des sciences et technologies dans les cours de formation des universités africaines. Il s’agit ainsi d’assurer la participation future de l’Afrique à la société de l’information de plus en plus interconnectée. Dans la même lancée, les ministres vont promouvoir le débat au sein des organisations africaines et au plan international autour d’un leadership international multiculturel à l’Icann pour refléter l’Internet d’aujourd’hui. Il s’agira également de développer le gTLD DotAfrica (en anglais generic top-level domain, abrégé gTLD est un domaine qui est au sommet de la hiérarchie des domaines) et ses chaînes au niveau nationa, en menant des activités d’information, d’éducation et de communication en direction de la communauté, y compris le secteur privé et les entités de la société civile.
Les médias devraient être associés pleinement à cette campagne de sensibilisation. Les noms de domaines de premier niveau fréquemment utilisés sont : .com, .net et .org. Soucieux de mieux marquer la présence de l’Afrique sur Internet, les ministres africains invitent le Conseil d’administration de l’Icann à inclure les extensions : « .Africa », « .Afrique », « .Afrikia » et aussi l’utilisation du « .Africa » par toutes autres langues sur la liste des noms réservés en vue de profiter du niveau de protection légale spéciale, lesquelles seront gérées et exploitées par une structure identifiée et négociée par l’Union africaine. Il est aussi question de soutenir les efforts continus de l’Icann afin de s’assurer que tous les documents de réunions et des sessions de formation de l’Icann soient accessibles dans toutes les langues de l’Onu, particulièrement en français, étant donné que c’est la langue officielle de 50% de pays africains.
Internationaliser davantage Icann
A cela s’ajoute le besoin de renforcer l’internationalisation de l’Icann, en introduisant le principe de rotation géographique en conformité avec d’autres organisations dans leur gestion (Conseil d’administration et de gestion). Les ministres africains invitent, dans le même temps, le Conseil d’administration de l’Icann à envoyer une alerte rapide pendant une certaine période à tous les soumissionnaires si une chaîne proposée est considérée comme objet de controverse ou si elle soulève des sensibilités, y compris les noms géographiques, culturels et communautaires. Cela donnera l’occasion aux gouvernements d’examiner les chaînes de potentiels nouveaux gTLD et de conseiller les soumissionnaires, si leurs chaînes proposées seraient considérées comme controverse ou si elles heurtent des susceptibilités nationales. Dans la même lancée, les ministres africains en charge des Tic demandent à l’Icann de soutenir l’Afrique pour avoir des serveurs racine dans les pays afin de minimiser les commutateurs de connectivité et pour une meilleure utilisation de la bande passante. Après quelques amendements, les ministres africains ont adopté à l’unanimité l’agenda à présenter à la 42ème réunion de l’Icann qui s’ouvre lundi à Dakar.
E. Massiga Faye
(Sorce : Le Soleil, 22 octobre 2011)