Ghana : le gouvernement change d’avis et prolonge « à contrecœur » la campagne d’enregistrement des cartes SIM
mercredi 3 août 2022
Plus de 10 mois après le lancement de la campagne, des millions de Ghanéens n’ont toujours pas fait enregistrer leurs cartes SIM avec leurs cartes d’identité biométriques. Pourtant, Accra avait rappelé à plusieurs reprises que le délai ne serait pas prolongé.
Le gouvernement ghanéen a prolongé à nouveau la date limite d’enregistrement des cartes SIM, contrairement au discours tenu depuis quelques semaines. L’exercice qui devait se terminer le 31 juillet se poursuivra désormais jusqu’au 30 septembre. Cela devrait permettre aux populations ghanéennes de relier aux Ghana Cards les plus de 26 millions de cartes SIM actives qui ne le sont pas jusque-là.
Cette décision fait suite à la consultation des différentes parties prenantes du secteur par Ursula Owusu-Ekuful, ministre de la Communication et de la Numérisation. L’évolution de la campagne sera examinée à la fin du mois d’août, apprend-on. Toute carte SIM qui n’aura pas été entièrement enregistrée à cette date ne pourra plus bénéficier de certains services.
Selon Owusu-Ekuful, l’échec de la campagne d’enregistrement des cartes SIM est notamment dû aux retards dans l’émission de la Ghana Card, ainsi qu’au désintéressement des populations après la première prolongation en mars 2022, qui a vu le nombre d’enregistrements chuter de 90 %. Cet échec est également attribué au manque d’éducation des populations quant à l’utilisation de l’application mise en place pour l’enregistrement.
La campagne d’enregistrement des cartes SIM a débuté le 1er octobre 2021 et devait prendre fin le 31 mars 2022. Le délai a finalement été prolongé jusqu’au 31 juillet, car une grande majorité des cartes SIM n’avaient pas encore été enregistrées. Au 28 juillet, seules 16 590 350 cartes SIM sur les 42 121 921 actives dans le pays étaient reliées aux Ghana Cards. 25 260 661 de cartes SIM avaient franchi la première étape du processus d’enregistrement et 16 861 260 n’étaient pas enregistrées.
La base de données démographique que le gouvernement ghanéen constitue avec cette opération devrait permettre de mieux réguler le secteur, de lutter contre la cybercriminalité et d’améliorer les services d’administration en ligne dans un contexte marqué par l’accélération de la transformation numérique. Elle devrait également permettre aux opérateurs de télécommunications de développer de meilleurs produits et services pour leurs clients.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 3 août 2022)