Ghana : la ministre des Télécoms blâme le régulateur pour n’avoir pas pris plus tôt des mesures contre MTN
vendredi 4 septembre 2020
La ministre des Communications du Ghana a reproché au régulateur télécoms sa lenteur à restreindre la domination de MTN Ghana, dont il avait pourtant connaissance depuis 2015. Ursula Owusu-Ekuful a souligné à l’intention des clients de l’entreprise de ne rien y voir de personnel contre cette dernière.
La ministre ghanéenne des Communications, Ursula Owusu-Ekuful a fustigé l’Autorité nationale des communications (NCA) du Ghana pour le retard pris pendant de longues années pour corriger le déséquilibre actuel du secteur national des télécoms, qui se traduit par une trop forte présence de MTN Ghana. La patronne du secteur s’exprimait le 2 septembre 2020 à Accra, en marge de la cérémonie de lancement de la mise à jour de l’application ghanéenne contre la Covid-19. C’était au lendemain du rejet par la justice des tentatives de MTN Ghana pour faire annuler la décision du régulateur de le désigner opérateur dominant.
La ministre a déclaré « qu’il n’est sain pour aucun pays d’avoir un seul opérateur dominant qui détient environ 70% des revenus du marché et 60% des parts du marché télécoms total, c’est malsain […]. Nous voulons que le régulateur s’asseye avec tous les acteurs et développe des mécanismes durables pour remédier au déséquilibre actuel et s’assurer qu’il ne se reproduira plus. Peut-être que nous blâmerons également le régulateur de ne pas avoir agi assez tôt, car les signes sont là depuis 2015 ».
Ursula Owusu-Ekuful a aussi souligné que les actions prises à l’encontre de MTN Ghana ne découlent d’aucun intérêt personnel. « Cela a été fait conformément aux lois et règlements de ce pays et l’erreur que les gens font est d’assimiler ce qui se passe dans d’autres parties du monde à ce qui se passe ici. Oui, c’est l’industrie des télécommunications, mais nous avons adopté une législation spécifique pour traiter des cas spécifiques et c’est donc exactement ce que le régulateur essaie de faire. Ce n’est rien de personnel […] Nous nous asseyons et nous parlons et avons des discussions comme je le fais avec tous les autres opérateurs et nous recherchons une plus grande collaboration avec tous », a-t-elle expliqué.
(Source : Agence Ecofin, 4 septembre 2020)