Ghana : frictions entre les opérateurs télécoms et la Banque centrale autour du Mobile Money
jeudi 2 février 2017
La Banque centrale du Ghana (BoG) a décidé de confier à une société privée le rôle de point unique d’interopérabilité dans le segment du Mobile Money, rapporte le site d’information thebftonline. L’institution financière nationale prend ainsi de court les sociétés télécoms qui envisageaient, depuis quelques mois, de rendre possibles les opérations de transfert d’argent par mobile entre leurs différentes plateformes. Si, pour la Banque centrale, cet intermédiaire permettra de contrôler efficacement ce segment du marché mobile, les opérateurs télécoms le rejettent. Ils estiment qu’il sera un frein au développement du service.
Dans une correspondance adressée à la Banque centrale du Ghana, la Chambre des télécommunications du Ghana a fermement rejeté cette idée. Kwaku Sakyi-Addo (photo), le président-directeur général de la Chambre a estimé que cet intermédiaire pourrait se révéler un danger pour les consommateurs et les opérateurs. Il a souligné que l’introduction de cette entreprise tierce dans l’interopérabilité du Mobile Money « introduira plutôt des coûts supplémentaires qui augmenteront inutilement le coût du service pour le client, sans ajouter de valeur. Le plus grand risque pour l’industrie est que cet intermédiaire devienne un point unique de défaillance, ce qui signifie que s’il tombe en panne, toute l’industrie est fermée. Cela représente un énorme risque ».
De janvier à septembre 2016, la Banque centrale du Ghana a estimé à plus de 368 millions le nombre de transactions monétaires effectuées par Mobile Money dans le pays. Ce volume de transferts monétaires a généré une masse financière de plus de 51,4 milliards de Cédis ghanéens (11 842 626 927 dollars US).
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 2 février 2017)