Ghana : Le régulateur télécoms a entamé le processus de révocation de la licence d’Expresso
mercredi 24 août 2016
Depuis 2014, l’opérateur de téléphonie mobile Expresso, filiale du groupe soudanais Sudatel, rencontre des difficultés opérationnelles au Ghana. La société, d’ailleurs en cessation d’activités depuis le début de l’année 2016, va perdre sa licence d’exploitation de réseau public de télécommunications. D’après Citi Business News, l’Autorité nationale des communications (NCA) du Ghana a déjà entamé la procédure à cet effet.
Henry Kanor, le directeur de l’ingénierie à la NCA, interrogé par Citi Business News, a justifié la décision prise par le régulateur télécoms, au regard de l’impact négatif que l’inactivité prolongée d’Expresso a sur les statistiques du régulateur télécoms, les activités génératrices de revenus de ses sous-traitants, la vie de ses employés et l’estimation des revenus attendus par le gouvernement dans le secteur. « C’est un long processus (révocation de la licence, Ndlr). Je ne peux pas dire combien de temps cela prendra mais il s’achèvera en son temps », a souligné Henry Kanor.
En 2015, date des dernières activités enregistrées sur le réseau Expresso, l’opérateur télécoms affichait une part de marché de 0,36% face à MTN et Airtel. Une très maigre proportion due à la rupture par les concurrents de leurs relations d’affaires avec Expresso, pour défaut de paiement de frais d’interconnexion. Plusieurs abonnés avaient alors été obligés de faire porter leur numéro mobile. Dans son rapport financier pour l’exercice clos en décembre 2014, le site d’information pulse.com.gh révèle qu’Expresso présentait une perte de 5,53 millions $, mieux tout de même que les 8,4 millions $ de pertes enregistrées en 2014.
Actuellement, Sudatel, la maison-mère d’Expresso, déçue par le marché ghanéen, est en procédure de cession de l’ensemble de la filiale à un investisseur privé. 18% du capital ont déjà été vendus contre 5 millions de dollars. La cession des 82% restants est attendue.
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 24 août 2016)