La banque centrale du Ghana envisage sérieusement de créer une monnaie électronique pour impulser une dynamique de modernisation au niveau des systèmes de paiement a t-on appris ce mercredi 27 novembre 2019.
La Banque du Ghana lancera le projet pilote de l’e-cedi « dans un avenir proche ». C’est ce qu’a révélé Ernest Addison, le gouverneur de la banque centrale du pays. L’opération serait actuellement en pleine phase de négociation. Les autorités locales cherchent des investisseurs pour l’aider à parfaire le projet.
e-eco ou e-cedi ? Officiellement le pays est membre de la communauté économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Cette organisation doit adopter en 2020, une nouvelle monnaie commune baptisée Eco. En clair, à partir de 2020, le Ghana devrait abandonner le cedi, la monnaie actuelle, pour la nouvelle monnaie communautaire.
De nombreux observateurs se demandent alors pourquoi ne pas intégrer le projet de création de la monnaie électronique du Ghana dans l’agenda de la monnaie à venir ? Pour leur part, l’e-cedi, ne doit pas être à l’ordre du jour. Le gouverneur de la banque centrale devrait plutôt analyser ce projet avec ses paires des 14 autres pays.
Inclusion financière. Les monnaies virtuelles se multiplient. Le potentiel de l’Afrique dont l’économie est encore en majorité informelle interpelle les banques centrales. Elles cherchent des solutions dans le numérique pour une inclusion financière des populations rurales. « L’ère numérique offre au secteur financier un potentiel énorme de réorientation pour satisfaire les nouvelles demandes des consommateurs et des entreprises en matière de services financiers » souligne le gouverneur Addison.
Pour l’heure, les services financiers reste l’apanage des personnes vivant dans les villes alors que jusqu’en 2030, la majorité de la population du Ghana sera dans les villages. C’est vers donc ce vivier que les autorités financières veulent se tourner également.
Mèneront-elles le projet dans un cadre local ou dans un cadre communautaire ? La question reste posée.
Maryse Atsé
(Source : https://www.ict4africa.net/, 27 novmebre 2019