Gestion des contenus des réseaux en direction de la prochaine présidentielle : Astuces pour une citoyenneté numérique responsable
mercredi 23 janvier 2019
L’Association des utilisateurs des Tic (Asutic), a organisé hier, mardi 22 janvier 2019, un atelier de réflexion et de partage sur la gestion de contenus sur les réseaux sociaux, en particuliers sur Facebook, pour une citoyenneté numérique responsable en perspective de la prochaine élection présidentielle.
Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de préservation de la cohésion sociale en cette période électorale.
« Au Sénégal nous avons une chose extrêmement importante à préserver à savoir la paix et la cohésion sociale. Mais nous constatons que de plus en plus l’utilisation des réseaux sociaux menace cette paix et cette cohésion sociale », dixit Ndiaga Gueye, président de l’Asutic.
Il s’exprimait, hier mardi, lors d’un atelier de réflexion et de partage sur la gestion de contenus sur les réseaux sociaux, en particuliers sur Facebook, pour une citoyenneté numérique responsable en perspective de la prochaine élection présidentielle à l’initiative de l’Asutic.
Ndiaga Gueye en appelle à une « démarche multi-acteurs qui réunit les professionnels de la presse, la société civile, les grandes institutions comme Facebok et Sonatel afin de trouver des solutions pour une mobilisation massive des sénégalais pour une citoyenneté numérique responsable.
C’est à dire une utilisation d’internet et des réseaux sociaux qui respecte la protection des données personnelles et ne véhiculent pas des informations qui offensent la dignité humaine ou qui sont tout simplement des « fake news » ».
Sadikh Niass de la Raddho, tout en saluant l’initiative de l’Asutic, relève que « la liberté d’expression sans limités tue la liberté.
Nous pensons que la liberté d’expression en dehors d’autres libertés doit être garantie et limitée par la sécurité nationale, la responsabilité et l’éthique. Il ya aussi les questions de cybercriminalité ».
Et d’ajouter que « les avantages offerts par les réseaux sociaux, la facilité des connexions et la richesse des informations que peuvent générer ces réseaux sociaux posent un certain nombre de défis qui doivent être dépassés. Pour le respect des droits et des libertés, les citoyens ont un rôle essentiel à jouer. »
Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, secrétaire général du Synpics invite à « faire en sorte que le Sénégal soit le seul gagnant au soir du 24 février et aussi limiter les dégâts parce que nous sommes déjà suffisamment en retard. »
Selon lui, en cette période pré-électorale très tendre, « le traitement de l’information doit se faire de manière impartiale. Le professionnel des médias doit vérifier une information avant de la partager.
Très souvent les gens publient des textes qui portent des manteaux de nationalisme ». M. Ndiaye rappelle que « l’internet est devenu vital. Il arrive même dans certains pays africains que l’internet soit coupé en période électorale.
Nous ne devons pas arriver à ce stade au Sénégal dans la mesure où l’information est vitale. Les enjeux sont à cerner par les professionnels de médias qui doivent privilégier les projets et programmes de candidats plutôt que de mettre en exergue certains détails qui risquent de mettre de la poudre sur le feu. La presse doit être en amont et en aval des élections. »
Alors que Basile Niang, journaliste /Bloggeur souligne qu’« il ya beaucoup de « fake news » et peu d’instance de régulation de contenus », notant que pour ce qui est des algorithmes, Facebook peut aider la presse en ligne à vivre et tous les journalistes et bloggeur doivent être conscientisés, Aida Ndiaye, responsable des Politiques publiques de Facebook pour l’Afrique francophone rassure.
« Au Sénégal nous avons pris beaucoup de dispositifs pour mener à terme cette sécurité... La suppression des faux comptes est l’une de nos priorités. Rien que pour l’année 2018, nous avons supprimés plus de 583 millions de faux comptes sur la plateforme. »
Quant à Ibrahima Lissa Faye, président de Appel, il prévient qu’« en 2019, les élections seront en ligne et il y aura beaucoup de problème. Mais personne ne pourra indexer la presse en ligne parce que nous avons toujours faits des propositions et personne ne nous a prêté une oreille attentive...
Nous avons mis en place, un observatoire de la presse conformément au dernier alinéa de l’article L177 du Code de la presse. Cet observatoire permettra d’identifier les sites d’informations crédibles de ceux qui ne le sont pas, en veillant aux contenus, aux respects de la législation.
Et chaque site certifié aura un masque qui permettra de le distinguer... C’est une disposition qui tarde à enter en vigueur parce qu’il nécessite l’accompagnement de l’Etat. Il ne s’agit pas de restreindre, mais plutôt d’accompagner les citoyens à avoir plus confiance aux réseaux en ligne. »
Aissatou Diop
(Source : Sud Quotidien, 23 janvier 2019)