Dans la dynamique de renforcement de l’interbancarité monétique régionale et pour outiller davantage ses membres, le Groupement interbancaire monétique de l’Union économique et monétaire ouest - africaine (Gim-Uemoa) a organisé un séminaire de formation à leur intention. Trois jours durant, les participants ont vu leurs aptitudes renforcées dans la construction d’un business plan monétique et la maîtrise de la gestion de profils de cartes à puce.
La mise en place du système d’exploitation de la gamme de cartes à puces justifie la tenue de ce séminaire de formation. À en croire Blaise Ahouantchede, Directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’Uemoa, initiateur du séminaire, le but de la formation est d’échanger avec les banques sur le business plan monétique, c’est-à-dire un compte d’exploitation monétique de manière à ce qu’on puisse dans une banque évaluer quantitativement et qualitativement la plus value apportée par une carte bancaire dans le processus de développement bancaire de la monnaie. On n’est pas très loin de la généralisation de la carte à puce dans la zone et c’est une recommandation du Gim Uemoa à ses 64 membres. Ces cartes à puce Gim, qui sont d’un grand niveau de sécurité, vont être mises en circulation dans les mois à venir et permettront aux populations de payer dans les huit pays de l’espace. D’ailleurs des campagnes de promotion, d’information et de sensibilisation aux populations sont en perspective pour bientôt. L’ensemble de la communauté bancaire, financière et postale (la poste et tous les autres systèmes financiers décentralisés). Considérant que « faire de la banque sans gagner de l’argent est une aberration, les points développés dans la formation ont tous pour finalité d’asseoir leur rentabilité et de développer leurs stratégies marketing et communication sur les cartes et la marque Gim de sorte qu’elles soient sous régional », a estimé le formateur Alain Boucher.
Ayant la claire conscience qu’une forte population de l’Afrique en général et de l’espace Uemoa en particulier n’est pas bancarisée, il n’en soutient pas moins que les populations africaines vont progressivement s’approprier ce moyen de paiement nouveau, sûr et moderne dans les cinq à dix années à venir compte tenu du caractère évolutif de la monétique qui vise la suppression de la circulation du cash au profit de la carte à puce. À l’issue de la formation, des attestations ont été délivrées aux participants qui sont venus des huit pays de l’Uemoa.
Mamadou Lamine Dièye
(Source : Sud Quotidien, 23 avril 2007)