Fréquences 4G : L’Artp réfute les arguments de Sonatel
mercredi 27 janvier 2016
Pour justifier son refus –concerté avec les autres opérateurs de téléphonie présents au Sénégal (Tigo et Expresso)– de soumettre une offre pour l’attribution d’une licence 4G, la Sonatel avait publié, hier, un communiqué expliquant que « les conditions de la licence 4G ne permettent pas de créer de la valeur au vu de [son] benchmark ».
Des arguments réfutés en bloc par le directeur de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) dans un communiqué publié ce mardi 26 janvier. Selon Abdou Karim Sall, les analyses présentées par Sonatel sont « erronées et ses conclusions infondées ». « Sonatel donne une information erronée sur le prix de la licence au Maroc (30 milliards de FCfa) alors que le prix minimum avec les frais de réaménagement du spectre était de 48 milliards de FCfa. Sonatel fait référence au Maroc en invoquant les montants payés par le 2e et 3e opérateur. Or, le premier opérateur en parts de marché a déboursé l’équivalent de 81 milliards de FCfa (frais de réaménagement de spectre inclus) », note le communiqué. Poursuivant son argumentaire, le directeur général de l’Artp note que « la méthode de benchmark de Sonatel s’appuie sur les écarts de Pib entre le Maroc et le Sénégal.
Or, l’indicateur de référence pour le marché des télécommunications est l’Arpu (Average revenue per user) et non le Pib. L’écart d’Arpu entre le Maroc et le Sénégal est nettement moindre que l’écart de Pib. Sonatel indique des écarts de Pib de 3,5 mais l’écart d’Arpu n’est que de 1,2 ». D’après le communiqué, « la méthode de Sonatel ne prend pas en compte la quantité et la qualité du spectre attribué » et tandis que « la Sonatel cite 2 pays (Guinée-Bissau et Maroc) dans son communiqué, l’Artp fonde son analyse sur plus de 20 pays ».
Faisant toujours dans la comparaison, Abdou Karim Sall affirme qu’« en Tunisie, pour un nombre d’habitants et un Arpu comparable au Sénégal, l’Etat demande 48 milliards par licence 4G pour une quantité de spectre moindre et de moindre qualité (bandes 800, 1800 et 2100) ». Conclusion : « Sur la base de la quantité de spectre proposée, de la durée de la licence, des obligations de la licence, l’Artp considère que la valeur par benchmark de la licence est significativement supérieure au prix de réserve de 30 milliards proposés pour le lot minimum dans l’enchère 4G ».
Seydou Ka
(Source : Le Soleil, 27 janvier 2016)