Devant la réticence d’une importante frange des travailleurs de la Sonatel à voir Alize passer à Orange, les responsables de France Télécom préfèrent passer par une opération de charme pour faire prospérer leur idée. C’est ce à quoi se sont attelés, en marge de la semaine française qui se tient du 24 au 26 avril à Dakar, le directeur des opérations internationales de France Télécom, Marc Rennard, par ailleurs président du Conseil d’administration de la Société nationale de télécommunication, et le directeur général Cheikh Tidiane Mbaye.
Arguments à l’appui, ces derniers qui étaient hier face à la presse, n’en pensent pas moins qu’il est indispensable pour la Sonatel de se mettre au diapason de ce qui se fait de mieux au monde en matière de téléphonie. ’Dans ce contexte de mondialisation, à l’image de tous les grands opérateurs, nous devons restructurer notre politique de marque pour l’organiser autour des marques porteuses comme Orange qui est notre produit phare’, fait remarquer M. Rennard qui révèle à l’occasion que partout où la marque a été introduite, le développement est plus important que la moyenne dans d’autres pays où elle n’existait pas. Et le Pca de la Sonatel d’ajouter que le rôle de l’encadrement est d’anticiper sur l’avenir. ’On ne peut pas attendre que des problèmes surviennent pour commencer à y réfléchir. C’est quand ça marche que l’on doit essayer d’anticiper sur les éventuels évènements’, argumente Cheikh Tidiane Mbaye.
Ce qui les pousse, lui et son président de Conseil d’administration, à avouer que France Télecom a choisi ’Orange’, une marque mondiale très connue, très performante et puissante, pour distribuer l’ensemble de ses services commerciaux à destination du grand public, dans le mobile comme dans le fixe. ’Orange doit être une garantie de service pour les clients, même si la Sonatel devra s’acquitter d’une redevance de marque qui s’élève à 1,6 % de son chiffre d’affaires’, fait-il remarquer comme pour justifier qu’’une marque a son coût’. Dans la foulée, Cheikh Tidiane Mbaye a rappelé que leur société ne pourrait pas survivre durablement dans ce domaine si elle n’a pas les mêmes moyens, la même capacité, la même force de frappe que ses concurrentes.
Mais, toujours est-il que c’est à la Sonatel que reviendra le dernier mot, révèle M. Rennard qui estime que ’c’est la Sonatel qui introduira ou éconduira cette marque. En aucun cas, il n’y a pas une volonté quelconque de France Télécom d’imposer quoique ce soit à nos partenaires.’ Sur la même lancée, il avoue, ’depuis plusieurs mois, ce dossier est en cours d’examen et qu’ils recherchent un consensus qu’ils espérent trouver prochainement’.
France Télécom brandit aussi des arguments technologiques pour convaincre les ’réticents’. Elle s’appuie sur sa parfaite maîtrise de tous les réseaux et des technologies émergentes, sa capacité d’innovation grâce à ses centres de recherche et développement, entre autres.
Ibrahima DIAW
(Source : Wal Fadjri, 25 avril 2006)