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France-Télécom se comporte-elle en colon avec Sonatel-Orange ?

mardi 19 juillet 2016

La présence de France Telecom (devenue Orange S.A et propriétaire de la marque Orange au Sénégal) ne cesse de générer des protestations au sein de la société civile locale, notamment au niveau des associations de consommateurs.

Dernier motif de colère, l’entreprise française, partenaire dit « stratégique » de la Sonatel (Société nationale de télécommunications) , vient de réussir d’une pierre deux coups, obtenant d‘abord, le renouvellement de son contrat de concession pour 17 ans ainsi que l’octroi dans la foulée d’une licence 4G, le tout pour une somme globale de 100 milliards FCFA.Une somme que certains jugent « dérisoire ».

Une décision que nombre de Sénégalais considèrent comme un simple bradage sur fond de méthodes coloniales.

Au niveau de l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (Asutic), le ton est à l’indignation depuis l’éclatement de l’affaire. Il s’agit tout simplement d’un « pillage » du géant français avec la complicité du gouvernement sénégalais, indique cette association dans un communiqué.

Pour cette association consumériste, le bradage reste évident. La licence 4G, cédée « en catimini » à 32 milliards, « aurait dû coûter au minimum 100 milliards de Francs CFA, compte tenu de la quantité des fréquences, de leur qualité mais surtout du parc d’abonnés mobiles et de la rentabilité du marché », affirme l’Asutic.

Idem, pour le renouvellement de la concession à hauteur de 68 milliards FCFA alors que France Telecom avait dû débourser 77 milliards FCFA en 1997

« 20 ans après, le Gouvernement nous annonce qu’elle (la concession) ne vaut maintenant que 68 milliards de Francs CFA alors que la Sonatel a fait uniquement sur le marché national en 2015, un résultat net de 92 milliards de Francs CFA pour un chiffre d’affaire de 438 milliards de Francs CFA » se plaint encore l’Assutic.

Au niveau de Sonatel-Orange, le partenaire avec France Telecom qui vend ses produits sous la marque Orange, l’on s’est réjoui plutôt du nouvel élan que prend la collaboration avec l’Etat du Sénégal.

« Sonatel se réjouit de cet accord et réaffirme sa volonté d’être le partenaire de l’Etat du Sénégal pour l’émergence numérique du pays à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE) » affirmait un communiqué de l’entreprise. La Sonatel, en annonçant le démarrage de la 4G pour ce mois de juillet 2016, s’est félicité du fait que qu’à l’instar d’autres pays africains (Côte d’Ivoire et Cameroun), l’accord porte sur le renouvellement de la concession et l’obtention de fréquences 4G.

Selon certains analystes, en ayant rejeté une première fois toute participation à l’appel d’offres lancé en janvier 2016 par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) pour la 4G, la stratégie de Sonatel et de son partenaire français n’était rien d’autre que de manœuvrer pour obtenir un package (4G+renouvellement), le tout en imposant à l’Etat sénégalais les prix souhaités par l’opérateur.

Le renouvellement de la concession, pour l’Assutic aurait dû constituer « une occasion unique pour faire une évaluation et une réforme en profondeur du secteur des télécommunications au profit du peuple sénégalais ».

L’Assutic rappelle à ce titre que le dernier venu des opérateurs, Expresso (propriété de la société soudanaise Sudatel) a payé 100 milliards FCFA pour son implantation au Sénégal, il y a déjà quelques années.

Le M23 (autre organisation de la société civile), qui s’est joint dans la bataille prévoit non seulement un grand rassemblement de protestation, prévu le 28 juillet 2016, mais aussi compte interpeller contre le gouvernement.

« L’Etat a finalement renouvelé la convention de concession de Sonatel sur une période 17 ans. Ce qui est aujourd’hui un paradoxe parce que, par rapport à la convention, le renouvellement doit se faire juste sur 5 ans », a estimé le coordonnateur du M23, Mouhammadou Mbodji.

Considéré comme un pilier de l’économie sénégalaise et de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm, basée à Abidjan), la Sonatel est détenue par France Télécom (Orange) à hauteur de 42%, ensuite suit l’Etat du Sénégal avec 27%, le reste étant constitué par les employés 6% et le public 25%.

En dépit de ses résultats commerciaux mirobolants, la Sonatel-Orange reste largement décriée par les consommateurs sénégalais pour la qualité médiocre de ses services. Les consommateurs voient derrière cette mauvaise qualité de service les méthodes jugées coloniales du partenaire stratégique, plus intéressé à se servir de la société sénégalaise comme vache à lait pour la société mère (France Télécom), plutôt que par des investissements pour améliorer la qualité de ses services.

Sur les réseaux sociaux une campagne de boycott est en permanence activée pour dénoncer ces pratiques, à chaque fois que des manquements sont notés sur le service.

Mi-juillet 2016, l’ARTP a , pour une première fois décidé de sévir et a infligé une amende de 13,9 millairds FCFA à l’opérateur Sonatel-Orange pour non respect des règles.

Selon l’ARTP, la Sonatel-Orange n’a pas respecté « la continuité du service client 24 heures sur 24 ; la gratuité des appels dirigés vers le réseau des opérateurs dans le cadre des demandes d’informations d’ordre commercial ou technique », entre autre grief.

Par ailleurs, il est reproché à l’opérateur de n’avoir pas observé « l’interdiction d’utiliser tout système de filtrage dans la réception des appels vers le service client commercial ou technique, y compris les automates, notamment les serveurs vocaux interactifs ».

Le régulateur estime que depuis 2014, année d’adoption de la loi relative au droit à l’information des consommateurs, jusqu’au 13 juillet 2016, date de la sanction, « cinq mises en demeure successives ont été adressées » à la société de télécoms pour attirer son attention sur ses manquements envers la loi sans résultat.

(Source : Ouestafnews, 19 Juillet 2016)

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