Fracture numérique de genre en Afrique francophone ... : Un ouvrage pour corriger une « inquiétante réalité »
lundi 1er août 2005
La fracture numérique est réelle entre le Nord et le Sud, et entre les campagnes et les villes. Mais selon l’étude présentée par le réseau « Genre et Tic », la fracture numérique de genre dans six pays d’Afrique francophone est très inquiétante. Les résultats consignés dans l’ouvrage intitulé « La fracture numérique de genre en Afrique, francophone : une inquiétante réalité », lancé jeudi dernier en prélude à la journée de la femme africaine 2005, sont peu probants. Ils établissent que « les femmes ont globalement un tiers de chance en moins que les hommes de bénéficier des avantages de la société africaine de l’information ». Aussi, révèle l’étude, « les liens politiques entre les questions de genre et les Nouvelles technologies de l’information et de la communications (Ntic) sont méconnus ».
Cette étude menée par plusieurs chercheurs venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal a été effectuée dix-huit mois durant. Axée sur quatre composantes à savoir le contrôle, les contenus, les capacités et la connectivité, cette étude fournit des renseignements adéquats pour une meilleure prise de décision dans les questions de genre et Ntic. Il permet de mesurer les disparités dans l’accès, l’usage et la maîtrise des nouvelles technologies. Coordinatrice de Synergie femme et développement à Enda Tiers-Monde, Marie-Hélène Mottin-Sylla, estime que « ce livre doit servir d’appui aux décideurs publics et privés ». L’accès des femmes aux Ntic constitue « un levier important pour éliminer les discriminations dont elles sont victimes », fait remarquer le directeur de cabinet du ministre de la Femme, Mar Lô, lors de la cérémonie de présentation de l’ouvrage. Selon lui, la définition des stratégies de vulgarisation des Tic doit prendre en compte les besoins des femmes en matière de formation et d’information.
Fatou. K. SENE
(Source : Wal Fadjri, 1er aout 2005)