Forum sur la régulation et le partenariat des Télécom/TIC : Pour des approches régionales coordonnées
jeudi 5 juin 2008
Le Forum sur la régulation et le partenariat des Télécom/TIC en Afrique s’est ouvert hier, mercredi 4 juin à Dakar. Il a été organisé par L’Union internationale des Télécommunications (Uit) en partenariat avec l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). « Connecter l’Afrique : défis pour les régulateurs et les opérateurs », c’est le thème qui a réuni des experts et des acteurs des télécommunications et des Tic venant de plus de près de 35 pays. Ce forum a été le l’occasion pour le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres, des Télécommunications et des TIC de faire le point sur les initiatives et mesures institutionnelles prises par l’Etat pour impulser le développement du secteur des Tic au Sénégal.
Le Forum des régulateurs des télécommunications de l’Afrique (Ftra) organisé en collaboration avec l’Union internationale des télécommunications (Uit) est un cadre de concertation et de coopération entre les autorités de régulation du secteur des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (Tic) de l’Afrique. C’est à ce titre que l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) en partenariat avec l’Uit a organisé le forum sur la régulation et le partenariat des Télécom/TIC en Afrique qui se tient du 4 au 6 juin à Dakar. L’objectif de cette rencontre est de permettre aux régulateurs de disposer de stratégies et d’approches régionales coordonnées pour relever les défis de la régulation en Afrique.
L’ouverture du forum a été l’occasion pour les autorités de l’Uit mais aussi de l’Union africaine dans ce domaine d’évoquer largement les potentialités des Tic comme moteur de croissance et la nécessité des Etats d’œuvrer pour renforcer la base économique de l’Afrique en s’appuyant sur ce secteur. « Malgré la grande percée du mobile, l’Afrique est encore à la traine. L’Internet demeure encore faible et les infrastructures de qualité restent à être améliorer », a souligné le représentant de l’Uit.
Le directeur général de l’Artp, Daniel G. Seck a, pour sa pour inviter les participants à aborder des questions liées à l’instauration de partenariats secteur/secteur public pour répondre aux besoins de populations, l’extension de l’accès dans le domaine de l’Internet et du large bande y compris en zone rurale, entre autres.
Cette rencontre a été un prétexte pour le Sénégal de parler des avancées notées, mais surtout des projections dans le secteur des télécommunications et des Tic. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres, des Télécommunications et des TIC, Habib Sy a, en effet, évoqué les différents projets et initiative de l’Etat pour booster ce domaine. Selon lui, « l’Etat du Sénégal a pris un certain nombre d’initiatives sous formes de réformes institutionnelles, accélérées depuis janvier 2001, pour pousser à l’émergence du e-Sénégal ».
Les initiatives de l’Etat en matière de Tic
Le ministre en charge des Télécommunications et des Tic est revenu sur la mise en place en mai 2007 d’un fonds d’accès au Service Universel, pour favoriser, selon lui, la généralisation de l’accès à des réseaux de communication plus développés à toutes les couches des populations. « Ce fonds vise à promouvoir l’utilisation des services de télécommunications comme facteur de développement des télécommunications », a-t-il ajouté. Habib Sy de souligner que « grâce à ce fonds, il est prévu la réalisation de toute la desserte rurale par la connexion des 14 206 villages du Sénégal d’ici à l’horizon 2010 et la création d’applications avec des contenus en langues nationales, plus la réalisation d’un écosystème dans le cadre d’un développement durable ».
Il a, dans le même sillage, indiqué que « les projections effectuées dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) prévoient la création de 240 000 emplois dans le domaine des TIC à l’horizon 2015 ».
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres, des Télécommunications et des TIC a révélé qu’il a été mis sur pied un réseau d’imagerie numérique qui fédère les hôpitaux et établissements hospitaliers de Dakar pour améliorer les performances et réduire les coûts. « C’est aussi un outil d’échanges et de collaboration des médecins avec leurs collègues de France et d’ailleurs. D’une part les recettes seront améliorées avec une capacité multipliée par 10 et d’autre part les coûts seront réduits », a-t-il fait savoir.
Le bilan des centres d’appel
Les mesures institutionnelles appliquées ont, par ailleurs, de l’avis du ministre, permis la réalisation de plusieurs projets structurants dans les domaines des TIC. Il a ainsi cité le développement des services à valeur ajoutée comme les centres d’appels, qui a, selon lui, permis la création de 39 entreprises, pour des investissements de l’ordre de 27 milliards 743 millions de FCFA et la création de plus de 5 000 emplois.
Le centre multimédia communautaire (Cmc) fait partie des projets qui tiennent à cœur ce département ministériel. Le ministre a, à cet effet, annoncé qu’ils viennent de lancer le passage à une grande échelle avec un Cmc pour chaque collectivité locale (au nombre de 450) dans les 3 prochaines années. Selon lui, « le but des Cmc est de contribuer à réduire la fracture numérique, faciliter l’accès et l’appropriation des TIC par les communautés rurales et périurbaines pauvres, contribuer à réduire la pauvreté en permettant aux populations de résoudre les problèmes de développement auxquels elles sont confrontées et renforcer les capacités des populations ». Habib Sy d’ajouter que « ce projet sera complété par le projet des Cyber Centres Multimédia Communautaires (CCMC) et le développement des contenus adaptés en milieu rural.
L’autorité en charge du département des Tic en, en outre, rappelé que le Sénégal a signé le 20 décembre 2006, un protocole d’accord avec l’Union Africaine et avec l’Inde pour abriter la station terrienne HUB du réseau panafricain de services en ligne dont l’objectif est de connecter les 53 Etats membres de l’Union pour fournir des services de Télé-Education, de Télé-Médecine et de communications diplomatiques entre Chefs d’Etat. Si tout se passe bien, la station sera mise en service dans le deuxième semestre de 2008.
Ibrahima Lissa Faye
(Source : Sud Quotidien, 5 juin 2007)