Forum régional sur les NTIC : L’Afrique cherche à combler son retard
mercredi 30 juillet 2003
Le Forum régional de l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour l’Afrique s’est ouvert hier à Dakar sous la présidence du directeur de Cabinet du ministre de la Culture et de la Communication du Sénégal, M. Assane Fall. Cette rencontre entre dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la conférence des plénipotentiaires de l’Uit à Marrakech et de la rencontre sur le développement des télécommunications de l’Uit tenue à Istanbul en 2002.
Ce forum dont le thème porte sur « le partenariat des secteurs privé et public pour le développement des Tic », devra durant trois jours, travailler en vue de favoriser la mobilisation des ressources humaines, techniques et financières nécessaires à la mise en œuvre des Tic et à leur accès pour tous.
Pour le directeur adjoint du Bureau de développement des télécommunications (Bdt), M. Krastu Mirski, le Forum s’est donné comme mission de promouvoir le dialogue entre le privé, le public et les organismes de financement dans le but d’harmoniser les objectifs et les stratégies de développement du continent dans les domaines des Tic.
Il s’agira surtout, à travers ce forum, de créer un partenariat stratégique international pour développer les moyens de communication, instaurer un partenariat fécond, afin de réduire la fracture numérique entre les pays du Nord et les pays du Sud, estime, pour sa part, M. Assane Fall, directeur de Cabinet du ministre de la Culture et de la Communication. La coopération internationale, selon lui, doit passer d’une logique d’assistance à celle de partenariat, comme l’indique la démarche du Nepad. Il estime que le continent doit être accompagné dans le cadre de « la solidarité numérique », concept, lancé par le président Wade et visant à faire en sorte que les pays nantis au niveau des Ntic puissent appuyer et aider les pays non avancés dans ce secteur.
Pour le directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (Art), M. Malick Guèye, le partenariat public-privé est un peu partout considéré comme un levier efficace pour leur mise en œuvre « des paradigmes majeurs de conception des politiques de développement ». Les Ntic, soutient-il, sont au cœur des stratégies de développement et de croissance. C’est pour cette raison qu’elles font partie des principales préoccupations des chefs d’Etat du continent à travers le Nepad, ajoute-t-il. Il note que les Ntic, à travers le concept de solidarité numérique, constituent un outil formidable de développement.
Le Forum a pour objectif, estime-t-il, d’identifier et de consolider les ponts entre les secteurs public et privé pour accélérer le développement des Ntic sur le continent. A travers l’organisation de cette rencontre sous-régionale, il s’agira de créer un environnement propice au développement des Ntic, de développer des opportunités d’investissements dans ce secteur, de renforcer le rôle du secteur privé et d’améliorer le partenariat et la coopération entre le secteur public et le secteur privé dans ce domaine également, indique-t-il.
Pour le Secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications (Uat), M. Jan Mutai, ce forum est venu au moment où le secteur privé assez jeune est en train de jouer un rôle très important dans le développement des Ntic.
Selon lui, le fait que les populations de l’Afrique ont un accès très limité au téléphone (environ 2 % seulement) et moins de 1 % à l’internet, constitue un grand problème et un défi pour les gouvernements, le secteur des affaires et la société civile. Il s’agira ainsi, selon lui, de réduire l’écart numérique, de faciliter les échanges et les investissements dans le secteur des infrastructures.
MAMADOU SY
(Source : Le Soleil 30 juillet 2003)