Forum ouest-africain de la gouvernance d’Internet : enjeux et perspectives
mercredi 17 juillet 2024
Discuter, réfléchir à l’utilisation d’Internet et plus largement des nouvelles technologies en Afrique de l’Ouest : tel est le but du Forum ouest-africain de la gouvernance d’Internet. La 16ᵉ édition de ce rendez-vous s’est tenue les 11 et 12 juillet à Dakar.
La capitale sénégalaise, Dakar, a accueilli ce jeudi 11 juillet 2024, la 16ᵉ édition du Forum ouest-africain sur la Gouvernance de l’Internet (WAIGF), co-organisée par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes. Pour Alioune Sall, le ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, ces technologies représentent un défi et une opportunité. « Ces technologies telles que la réalité virtuelle, la robotique avancée et l’intelligence artificielle peuvent remodeler des secteurs entiers et bouleverser les modèles économiques. »
Des technologies prometteuses
Les autorités sénégalaises comptent les mettre à profit dans le domaine de la santé, de l’éducation ou encore de l’alimentation, mais avec un cadre clair. « Il est essentiel pour nous d’adopter ces technologies de manière éclairée, en pesant bien fort les avantages et les risques, notamment en termes de régulation. »
C’est le sens du Pacte numérique mondial qui doit être discuté en septembre à New York, une échéance sur laquelle insistent les acteurs de la sous-région, car c’est un enjeu de souveraineté, notamment vis-à-vis des géants du numérique. Seydina Moussa Ndiaye, expert pour l’Union africaine, rappelle : « On génère beaucoup de données qui ne nous appartiennent pas et on ne fait rien pour que ces données-là puissent être bien gérées. Ce qui manque le plus, c’est la culture de la donnée, nous n’avons pas cette culture-là et il nous faut vraiment aller vers ça. »
Pour contrer cette problématique, le ministre a d’ailleurs promis 14 millions d’euros sur les deux prochaines années, dans le cadre de la « stratégie nationale de l’IA » lancée sous la présidence de Macky Sall.
Vers une législation régionale
Le développement des nouvelles technologies est donc un enjeu pour les États, mais aussi pour les acteurs privés. Contrairement à l’Union européenne ou aux États-Unis, où il existe un cadre légal clair et parfois très restrictif, peu de contraintes et donc de protection existent pour l’instant sur le continent africain. Pour Kadotien Alassane Soro, directeur général de Yango Côte d’Ivoire et directeur Afrique de l’Ouest de l’application de transport, ce forum est une bonne opportunité pour tenter de faire avancer la législation.
(Source : RFI, 17 juillet 2024)