Forum de Dakar : La cybercriminalité au centre des débats
lundi 6 décembre 2021
De quels moyens cybernétiques disposent les terroristes dans le Sahel ? Et quelle est la réponse des Etats face aux menaces en matière de cybersécurité ?
Le Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique s’est penché lundi sur la cybercriminalité.
Le cyber espace en Afrique de l’Ouest est bien occupé par les terroristes, constatent les participants à ce forum. Dans le Sahel, des groupes armés parviennent à communiquer sur les réseaux sociaux.
Ainsi, ils véhiculent à travers les plateformes telles que WhatsApp et Facebook, la propagande sur leur idéologie et leurs attaques terroristes.
Selon Franck Kié, Commissaire général de Cyber Africa Forum, « Ils ont accès à des téléphones satellitaires, à des ordinateurs qui peuvent leur permettre aujourd’hui de commettre plusieurs types de cyber-attaques. On voit qu’avec leurs vidéos de propagande et tous les moyens numériques qu’ils utilisent pour leur communication, c’est déjà un vecteur très important pour véhiculer de la mauvaise information et pour avoir un impact négatif sur le continent ».
Triple réponse
La réponse à cette tendance inquiétante est triple.
Selon des experts en cybersécurité, elle se manifeste tant au niveau législatif, organisationnel qu’infrastructurel avec des politiques au niveau continental ou sous-régional comme la convention de Malabo. Ces outils permettent aux Etats de renforcer leurs politiques de lutte contre la cybercriminalité, les agences nationales de cybersécurité, les unités de police et des centres de réponse spécialisés dans le domaine de cybersécurité.
Mais pour Qémal Affagnon, responsable Afrique de l’Ouest à l’ONG Internet Sans Frontières, beaucoup d’efforts restent à faire.
« Il y a un travail d’éveil civique qui a commencé par être fait pour sensibiliser les populations à cette menace. Aujourd’hui, le cyber espace est caractérisé par une rapidité de faits et d’actions », fait savoir Qémal Affagnon. « Les ressources humaines de ces instances restent totalement dépassées par rapport à ces réalités. Dans cette dynamique, il faut continuer à mener des efforts pour former ces personnes qui sont appelées à réguler ce bien commun qui est le cyber espace ».
Au-delà de ces menaces, le problème de manipulation des données par les différents acteurs du cyber espace en Afrique fait présentement l’objet de plaidoyers et de surveillance au sein des organisations de la société civile.
Robert Adé
(Source : Deutsche Welle, 6 décembre 2021)