Formation en sécurité nationale du CHEDS : Le pays à l’épreuve de la criminalité et la cybercriminalité
mercredi 9 janvier 2019
Le Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds), a organisé hier, mardi 8 janvier 2019, le Cours inaugural du Séminaire de rentrée de sa Formation en sécurité nationale à l’intention de 23 auditeurs originaires de plusieurs pays de la sous-région pour une durée de cinq mois.
Le professeur de droit politique à l’UCAD, Mamadou Hady Dème, a livré le Cours inaugural, sous le thème « les politiques publiques de sécurité : de la mise sur agenda à la formulation des réponses à la criminalité », marquant le démarrage officiel de la formation, sous l’égide du directeur de cabinet du ministre des Forces armées et du Dg du Chefs.
La question sécuritaire est au cœur des préoccupations du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds).
Après le lancement de son master « Sécurité, paix et développement durable », le 27 décembre 2018, s’ouvre pour la deuxième année consécutive une formation en sécurité nationale, qui a officiellement démarré hier, mardi 8 janvier 2019.
En prononçant le discours inaugural, Mamadou Hady Dème, enseignant-chercheur et professeur de droit politique à l’UCAD, a relevé les défis du Sénégal en matière de criminalité.
A une échelle beaucoup plus réduite, le professeur Dème estime que le Sénégal fait face à deux types de criminalités : « la criminalité urbaine ou extra urbaine et la cybercriminalité ».
Il explique que cette criminalité urbaine est la résultante d’une urbanisation galopante, marquée par « l’explosion démographique qui a engendrée la multiplication par dix de la population urbaine, entre 1950 et 2000 ».
Les conséquences de cette urbanisation sont, entre autres, les changements dans la configuration spatiale des villes hypertrophiées, avec la macrocéphalie des villes comme Grand-Yoff et le Grand-Pikine, mais aussi les problèmes de sécurité.
Pour ce qui est de la cybercriminalité, M. Dème d’ajouter qu’en « 2013, le Sénégal a crée son premier Service de lutte contre la cybercriminalité, puis en 2017, une Division cyber sécurité, dépendante de la Police judiciaire ».
Dans ce sillage, il termine son cours en donnant, en perspectives, quelques aspects qui, selon lui, semblent indéniable pour la stabilité sécuritaire du pays.
Il s’agit de « renforcer le cadre juridique et institutionnel de la cyber sécurité au Sénégal, protéger les infrastructures d’informations critiques et les systèmes d’informations, promouvoir une culture de cyber sécurité, renforcer les capacités et les conséquences techniques en cyber sécurité dans tous les secteurs économiques du Sénégal, et enfin participer entièrement et activement aux efforts régionaux et internationaux de cyber sécurité ».
Auparavant, il est largement revenu sur la notion de sécurité qui est à combiner aujourd’hui avec les exigences de l’heure. De l’avis de l’universitaire ce concept revêt un enjeu majeur dans les relations internationales.
A fortiori dans un contexte de mondialisation marquée par une intensification des flux migratoires, de la porosité des frontières nationales etc. Il est à noter que cette mondialisation revêt un double caractère.
En effet, même si elle arrive à faciliter la diffusion des normes démocratiques, elle peut également favoriser l’émergence et le renforcement de gouvernements nationalistes ou populistes, ainsi que des tensions ethniques, religieuses ou identitaires.
Venu représenter Augustin Tine hors du territoire, le directeur de Cabinet du ministre des Forces armées notifiera aux auditeurs que « cette formation de 5 mois revêt une grande importance pour l’Etat, du fait qu’elle constitue une étape cruciale dans la promotion de l’esprit de défense et la synergie entre les différents acteurs de la sécurité ».
Le Dg du Cheds, le Général de brigade Paul Ndiaye, est largement revenu sur le choix du thème dont « l’actualité et la pertinence sont confortées par le questionnement des politiques publiques de sécurité dans le monde ».
Non sans attirer l’attention des auditeurs de cette année sur le fait que « la situation sécuritaire sous régionale est marquée par des incertitudes et une vitesse d’évolution, qui nous interpellent constamment ».
Aissatou Diop
(Source : Sud Quotidien, 9 janvier 2019)