Formation des volontaires des Cmc : Premier pas vers l’Internet au village
jeudi 30 juin 2005
Le gap numérique qui sépare le Nord et le Sud est réel. Mais il est plus important au sein des pays du sud eux-mêmes ; entre villes et campagnes. Afin de réduire la fracture numérique locale, le Sénégal s’est lancé dans l’installation de centre multimédias communautaires (Cmc). Après huit mois de fonctionnement, le projet des Cmc entre dans sa nouvelle phase de mise en œuvre.
Hier, un séminaire de formation qui va durer dix jours a été ouvert pour vingt-quatre volontaires des Cmc. Ils viennent des six premiers sites retenus que sont Goudiri, Diaobé, Ranérou, Thiél, Khombole et Sébikotane. Au cours de cette formation, ils auront à se familiariser avec le concept et le mode opératoire des Cmc. Ce qui suppose une meilleure maîtrise dans les domaines de l’informatique, des techniques de production de radiodiffusion, des supports multimédias, mais aussi en gestion et en petite maintenance.
L’objectif, selon les promoteurs, « est de donner aux volontaires les capacités et compétences nécessaires pour rendre opérationnels les Cmc qui seront installés dès après cette formation ». Ces structures combinent la radio, les Ntics, les télécommunications et autres services à moindre coût. Avec pour finalité, entre autres, d’aider les populations pauvres et marginalisées à surmonter les obstacles liés à la faiblesse des infrastructures, des moyens financiers et au fort taux d’analphabétisme. Et aussi pour permettre à la majorité des populations d’accéder aux Ntic et de bénéficier de toutes les possibilités et opportunités qu’elles offrent.
Grâce à eux, fait remarquer la coordinatrice du projet Mme Fatoumata Sow, « les problèmes de santé, d’éducation, d’hygiène, etc., seront réglés par la sensibilisation ». Les Cmc, ajoute-t-elle, « participent surtout à la démocratisation de l’information ». Pour le représentant du ministre des Postes, Télécommunications et des Nouvelles technologies de la communication, « ces populations qui auront toutes les commodités des Ntic, ne se sentiront plus isolées par rapport à la marche du monde et participeront au même titre que les autres au développement du pays ». Pour Alassane Sall qui aura à opérer à Ranérou, les Cmc « réduiront les distances avec les autres villes et permettront d’instituer des causeries, des débats et sensibiliser sur les maladies hivernales ». Quant à Abdou Khadre Ndiongue de Kombole, il pense que « l’internet va donner l’opportunité aux paysans, pasteurs et commerçants, de s’informer sur les tendances mondiales ». Pour leurs collègues de Goudiri, « bénéficier des services à moindre coût est l’opportunité à saisir ».
Tous ont déjà en tête qu’il est aussi des sites néfastes à éviter sur le Net.
Fatou K. SENE
(Source : Wal Fadjri, 30 juin 2005)