Fonds publics - Vérification des systèmes d’information : La technologie au service de la bonne gouvernance
mardi 31 octobre 2006
Des vérificateurs des Institutions supérieures de contrôle des finances doivent maîtriser les Nouvelles technologies de l’information et de la communication s’ils entendent relever le défi de l’efficacité, la compétitivité. Aussi, une telle utilisation des systèmes d’information dans la gestion administrative, est prise comme gage d’une bonne gouvernance dans la gestion transparente des fonds publics.
Dakar abrite depuis hier, et pour cinq semaines, un atelier sous-régional de « Vérification des Systèmes d’Information » organisé par le Conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des publiques de l’Afrique francophone subsaharienne (Crefiaf) avec l’appui financier de l’Agence canadienne pour le développement international (Acdi). L’objectif visé selon les organisateurs est de former une équipe de chefs de file dans le domaine de la vérification des systèmes d’information ». Les participants viennent des différentes Institutions supérieures de contrôle des Finances publiques (Isc) de l’Afrique Subsaharienne.
A en croire Abdou Bame Guèye, le président de la Cour des Comptes du Sénégal, la tenue d’un tel atelier « témoigne d’une volonté manifeste de notre association de jouer la carte de la transparence, de la rigueur et de l’efficacité ». Et il ajoute : « Avec en prime des mécanismes harmonisés et maîtrisés à tous les échelons ». Ainsi, note-il, les Institutions supérieures de contrôle seront plus en mesure de « garantir une vérification optimale de la gestion des finances publiques ».
Quant au Premier Président de la Cour des Comptes du Gabon et par ailleurs, président de l’Assemblée générale du Crefiaf, Gilbert Ngoulakia, « les participants auront l’occasion d’approfondir et d’améliorer leurs connaissances et leur habileté dans les domaines de la planification des travaux de vérification, de l’utilisation de logiciels comme outils de travail, de l’évaluation des résultats et de la présentation des rapports de vérification ». Pour Abdoulaye Diop, ministre d’Etat, de l’Economie et des Finances qui présidait l’atelier, « les administrations et autres services doivent résolument se tourner vers la modernisation de leurs structures et de leurs modes d’intervention ». Mais pour lui, « la modernisation doit être tirée par l’introduction des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) ». C’est pourquoi, ajoute-t-il, « plus d’une décennie, nous avons été les témoins de nombreux débats sur les réformes administratives ».
Ceci, a permis à l’en croire, d’avoir « une conscience toujours accrue, du potentiel que représentent les systèmes d’information pour entraîner des changements réels et fondamentaux dans la gestion budgétaire et financière ». Les gouvernements africains, d’après le ministre, ont désormais « reconnu que la qualité des Tics engendre non seulement une efficacité et une transparence remarquables dans la gestion des affaires publiques », mais aussi cela « induit des changements sociaux et économiques profonds et durables ». C’est d’ailleurs ce qui explique l’utilisation de logiciels performants de gestion des finances publiques dans au niveau du département du ministère de l’Economie. C’est le cas de la Douane avec le système « Gaïndé », le Trésor avec « Aster », la Direction de la dette publique avec « Aïda » et la Direction du Budget qui utilise le logiciel « Sigfip ».
Cependant, pour le représentant de l’Ambassadeur du Canada, Nicolas Lepage, il ne suffit pas d’être bien formé mais plutôt passer à la pratique. Il a donné l’exemple de son pays le Canada où renseigne-t-il, « on ne fait pas que parler de vérification, on le met en pratique ». Il a précisé que l’Ambassadeur qu’il a représenté à cette manifestation a été empêché, car retenu par une équipe de vérificateurs venus du Canada pour auditer les fonds publics qu’il détient.
Yathé Nara NDOYE
(Source : Le Quotidien, 31 octobre 2006)