Fibre optique : Econet et Telecom Egypt s’associent pour créer le premier réseau en Afrique
dimanche 15 juillet 2018
Strive Masiyima, fondateur et président d’Econet et Ahmed El Beheiry, directeur général de Telecom Egypt, ont signé un accord dans ce sens, vendredi 13 juillet, lors des Assemblées générales annuelles de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) à Abuja.
La groupe Econet via sa filiale Liquid Telecom et Telecom Egypt posent le premier pas vers la création du premier réseau de fibre optique en Afrique. Strive Masiyima, fondateur et président d’Econet et Ahmed El Beheiry, directeur général de Telecom Egypt, ont signé un accord dans ce sens, vendredi 13 juillet, lors des Assemblées générales annuelles de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) à Abuja.
Spécialisé dans la fibre optique, Liquid Telecom dispose déjà d’un réseau en Afrique australe qui couvre l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Lesotho, le Botswana et la République démocratique du Congo, et signe également sa présence en Ouganda, au Kenya et au Rwanda. Le câble qui reliera Le Cap au Caire passera intégrera le réseau de Liquid Telecom au Soudan pour le relier au réseau de Telecom Egypt via une nouvelle interconnexion transfrontalière. Au total 60 000 km.
Pour Strive Masiyiwa, c’est « un moment historique », tant pour l’Afrique en général, que pour son entreprise qui concrétise peu à peu un projet lancé il y a 14 ans. « Nous avons commencé en 2004. Aujourd’hui, la signature de cet accord va créer le premier réseau de fibre optique en Afrique », a-t-il confié.
« Ce réseau représente non seulement une réussite technique remarquable qui a surmonté certaines des distances et des terrains les plus difficiles du continent, mais il soutient également la montée des économies numériques en Afrique », a déclaré le milliardaire zimbabwéen, précisant que le réseau irait « jusqu’en Alexandrie [en Egypte, ndlr] ».
Telecom Egypt qui s’est récemment lancé dans la conquête du marché africain s’est réjoui de travailler aux côtés de Liquid Telecom pour non seulement faire son avancé son propre agenda régional, mais aussi celui du Continent en termes d’échanges.
« Ce protocole d’accord constitue une étape importante dans notre stratégie visant à pénétrer le marché africain et à mettre à la disposition de nos clients à travers l’Afrique les services technologiques et d’infrastructure mondiaux les plus avancés de Telecom Egypt. Nous sommes impatients de travailler aux côtés de Liquid Telecom pour développer de nouveaux services et produits de réseau qui aideront à stimuler le commerce intra-régional », a déclaré Ahmed El Beheiry.
Dakar-Dar Es Salam, l’étape suivante
L’idée de ce projet porté par Strive Masiyiwa est clairement de construire un réseau couvrant tout le continent. Ainsi, après la concrétisation de la liaison entre Le Cap et Le Caire, l’homme d’affaires zimbabwéen, ses équipes et ses partenaires se mobiliseront pour amorcer l’axe Dakar-Dar Es Salam.
« A l’ère du numérique, l’Afrique va pouvoir à son tour participer à la 4è révolution industrielle. Nous voulons arriver à Dakar le plus tôt possible, car au Sénégal, on nous attend de pied ferme », a-t-il déclaré.
Dans un entretien avec des businessmen en marge de l’événement auquel La Tribune Afrique a pris part, le milliardaire zimbabwéen révélait que pour relier Dakar, « le câble passera par Ndjamena, Yaoundé et Lagos ».
« Une grande conférence de presse sera organisée dans l’une de ces capitales pour annoncer l’arrivée du câble dans cette région du Continent. Nous nous sommes déjà assis avec les gouvernements de chacun de ces pays à ce propos », a-t-il ajouté.
A la question de savoir pourquoi avoir choisi les assemblées générales annuelles d’Afreximbank pour annoncer cet important projet, Strive Masiyiwa avance sa volonté de célébrer les échanges intra-continentaux et de se faire le messager d’une Afrique qui travaille ensemble pour avancer.
S’exprimant lors de la cérémonie de signature, Dr Benedict Oramah, président d’Afreximbank, s’est dit « très heureux que ces deux grandes entreprises franchissent ce pas ». Et d’ajouter : « Si nous nous mettons tous à la tâche, Notre génération pourra être témoin de la transformation de l’Afrique ».
Ristel Tchounand
(Source : La Tribune Afrique, 15 juillet 2018)