Fiabilité du fichier électoral : La Daf s’inscrit en faux contre les allégations de l’opposition
vendredi 2 février 2007
Le système bio métrique utilisé pour la confection des cartes d’identité numérisées et des cartes d’électeur est fiable, assurent des agents de la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) du ministère de l’Intérieur. Ils s’inscrivent ainsi en faux, contre ce qu’ils appellent de simples allégations de la part des experts de l’opposition. Selon eux, le rapport définitif de l’audit qui sera mis à la disposition de l’opinion aujourd’hui en fait foi.
L’opposition a-t-elle violé le pacte qui voulait que seule la société civile devait communiquer sur les résultats de l’audit du fichier électoral réclamé par elle ? A la Daf, on le soutient, car y dit-on, « lors des réunions préparatoires, nous étions convenu que la société civile supposée à équidistance devait s’occuper de la commission technique et de la communication, les présidences de séances de travail présidées à tour de rôle par la majorité et l’opposition. A notre grande surprise, nous constatons pour le déplorer que l’opposition a fait fi de cette disposition. Il s’y ajoute qu’elle communique sur un rapport provisoire, le rapport définitif devant être disponible demain (aujourd’hui Ndlr) ».
Réagissant maintenant sur la non-fiabilité du système bio métrique utilisé ces fonctionnaires s’inscrivent en faux. « Le système utilisé est une solution standard dont se servent aussi bien l’Onu, le Fbi et d’autres organismes internationaux. Il est fiable et ce que ne dit pas l’opposition, il nous a permis de déceler toutes les doubles inscriptions. Personne ne peut empêcher un individu malintentionné ou ignorant de chercher à s’inscrire à plusieurs reprises. Nous en connaissons même un cas exceptionnel qui a cherché à s’inscrire plus de cinquante fois à travers le pays. Nous avons pu ainsi le suivre à la trace de Dakar à Thiès. Dire donc que le système ne fonctionne pas est ridicule ».
A la question de savoir pourquoi malgré la biométrie, il existe des doublons dans le fichier électoral ainsi que révélés par l’opposition, ils répondent : « les commissions d’inscriptions ne font qu’enregistrer les demandes. Il ne faut pas confondre donc une requête d’inscription et une inscription qui est validée après les vérifications. En tout état de cause, avec la biométrie, nous avons décelé tous les doubles parfaits. Maintenant, la loi stipule que seule la première inscription est valable, nous nous y conformons ».
Selon eux, ces « cas qui ont été décelés et répertoriés ne représentent même pas 0,01% dans le fichier, une cinquantaine tout au plus. Et aucun électeur ne sera en possession de deux cartes d’électeur, maintenant, il est possible que quelqu’un qui avait perdu sa carte ait un duplicata ». Pour ces fonctionnaires de la Daf, « l’opposition a fait appel pour la plupart à des experts qui avaient concouru dans le cadre de l’appel d’offres pour les cartes numérisées et n’ont pas été retenus, on comprend dès lors, leur souci de vouloir démonter le système dont ils savent pertinemment qu’il est performant ayant fait ses preuves ailleurs. Et nous n’avons rien fait d’autres que de l’appliquer selon les normes édictées ».
Pourquoi avoir empêcher les experts d’examiner le fichier des empreintes digitales. « Le fichier des empreintes digitales concerne quand même la sécurité nationale. Nous avons ouvert aux experts auditeurs tous les fichiers. Ils ont ainsi pu comparer les fichiers de demande d’inscription comme celui des inscriptions, ainsi que celui des rejets. Si l’opposition doutait de la fiabilité du fichier, pourquoi réclame-t-elle aujourd’hui, la liste des bureaux de vote ? Non, c’est peut-être la période qui veut ça, mais les experts qui ont audité pendant une vingtaine de jours le fichier savent pertinemment ce qu’il y a dedans »
Madior FALL
(Source : Sud Quotidien, 2 février 2007)