Fête de l’internet : 30 minutes de connexion gratuite, mais un bilan mitigé
jeudi 24 mars 2005
« L’étape la plus difficile, c’est la première entrée dans un cyber-café. Après, c’est une drogue... » Amadou Moctar Sow est le président du Forum des cyber-centres du Sénégal (Focys), l’organisme chargé de se faire l’écho, au plan national, de cette manifestation à vocation mondiale qu’est la fête de l’internet. L’événement, qui a commencé dimanche et se poursuit jusqu’au 27 mars, a pour vocation de vulgariser l’usage de l’internet, d’apprendre à la population sénégalaise à surfer, de « l’@lphabétiser »...
Durant toute la semaine, le Focys a invité les gérants et propriétaires de cyber-centres à organiser des festivités dans leurs établissements : la création de « clubs cyber », par exemple, permet à des Sénégalais de divers horizons de communiquer entre eux.
Hier, c’était la journée-phare de cette semaine dédiée à l’internet : au cours de cette journée portes ouvertes, les cyber-cafés participant à l’opération ont offert 1/2 heure de connexion par personne, afin d’initier les néophytes au mail, au tchat, et à la recherche sur Google, en fonction des centres d’intérêt des participants. Cependant, seuls 400 cyber-centres sont membres du Focys, sur les 900 que compte le pays, et bien que l’association ait contacté les autres cybers, nombre d’entre eux n’ont pas joué le jeu, certains n’étant tout simplement pas au parfum de cette initiative. En outre, l’objectif affiché de cette journée n’était pas d’offrir 30 minutes de connexion gratuite aux habitués des cyber-centres, mais bien de favoriser la première entrée des non-initiés... et si possible de susciter le partage et la solidarité entre utilisateurs, les surfeurs invétérés étant invités à apporter leurs conseils avisés aux débutants. Dans les faits, il semblerait que le public des cyber-cafés, durant cette journée portes ouvertes, soit resté sensiblement le même que la clientèle habituelle. En outre, à 15 heures, une conférence sur « L’impact des cyber-centres sur le développement du Sénégal », s’est tenu à l’hôtel de ville de Dakar. Un débat a suivi les exposés de deux intervenants : Amadou Koné, responsable Ntic de la ville de Dakar, et Mohamed Kane, directeur général d’Advantage Consulting.
Aujourd’hui, la fréquentation des cyber-centres est en majorité le fait des jeunes de 13 à 25 ans ; « mais c’est de moins en moins vrai », relève Amadou Moctar Sow, qui constate un élargissement du public, et une diversification des usages de l’internet. La fête de l’internet, ainsi que l’ensemble des initiatives du Focys, veulent contribuer à cette ouverture du web à la population. Et de susciter la naissance de nouveaux drogués de l’information et de la communication...
Fabien MOLLON
(Source : Wal Fadjri, 24 mars 2005)