twitter facebook rss
Imprimer Texte plus petit Texte plus grand

Fausses déclarations de recettes, licence 4G, externalisation : Orange pourrie - La compagnie a sous-évalué ses recettes sur le mobile, d’au moins 400 milliards en 3 ans

lundi 1er février 2016

Des documents officiels ont montré que depuis des années, l’opérateur Orange, dépendant de Sonatel, présente à l’Etat du Sénégal des bilans comptables dans lesquels des recettes assez importantes, sur le service mobile notamment, sont fortement sous-évaluées. Et plusieurs services taxés rapportent de l’argent qui n’apparaît nulle part dans la comptabilité de la compagnie. Au détriment des usagers.

Le boycott de la licence 4G par les opérateurs de téléphonie a soulevé beaucoup de passion et conduit à des échanges assez vifs entre les pouvoirs publics, représentés par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) et la Sonatel, qui par la force des choses, s’est présentée comme chef de file du groupe des opérateurs de téléphonie au plan local. On sait que, ulcérée par l’attitude de ces opérateurs, l’Artp a décidé de les exclure de l’appel d’offres international qui sera relancé pour l’attribution de la licence 4G. En attendant de voir si cette volonté sera maintenue jusqu’au bout, on sait que les autorités sénégalaises se sont donnée les moyens de discuter en position de force, si pas avec tous les opérateurs, du moins avec le plus puissant d’entre eux, la Sonatel Orange.

C’est ainsi que Le Quotidien a pu prendre connaissance des données en possession de l’Etat qui montrent que la Sonatel ne joue pas toujours franc-jeu dans ses relations avec l’Etat et ce, sur plusieurs plans. L’un des plus importants et qui concerne les ressources financières indique que depuis un certain nombre d’années, les ressources déclarées par la Sonatel semblent en deçà de ce qu’elles devraient être.

Un gap de 400 milliards de francs sur le mobile

Une enquête réalisée de manière minutieuse par les services du gouvernement sénégalais a pu démontrer de manière irréfutable et en partant des documents internes à la compagnie que la Sonatel présentait des chiffres évalués à la baisse en ce qui concerne ses recettes. Les documents que Le Quo­tidien a pu consulter démontrent que, pour la période qui va de 2011 à 2013, s’agissant de la téléphonie mobile, c’est de manière quotidienne environ 1 milliard de francs Cfa des crédits de téléphone prépayés, utilisés par la majorité de clients d’Orange, qu’a encaissé la société. Il s’agit là des données qui incluent aussi bien les puces Orange que Kirène avec Orange. Rien que ce montant, étalé sur une année, représente déjà environ 365 milliards Cfa de recettes. De même, les enquêteurs de l’Etat ont pu démontrer que si on y ajoute les chiffres concernant la clientèle Teranga, on se retrouve avec 370 ou 380 milliards de recettes annuelles. Et cela ne prend pas en compte le fixe ou internet. Bon an mal an c’est un gap de plus de 400 milliards que l’on note pour la période. Or, l’utilisation de la téléphonie mobile au Sénégal a connu pour cette période une croissance exponentielle qui a bénéficié principalement à Orange, car dans le même temps, c’est des chiffres bien en deçà de ceux-là qui sont répertoriés dans les bilans comptables de Sonatel. En effet, le bilan financier que la compagnie de téléphonie a présenté à l’Etat indique pour la même période des recettes de l’ordre de 270 milliards de Cfa par an pour le service du mobile dans sa globalité.

Pour comprendre l’origine d’un gap aussi important, le gouvernement a demandé des explications au Top management de Sonatel, ainsi qu’aux membres du Conseil d’administration, auxquels il a présenté les résultats de son enquête. Malheureusement à ce niveau, il n’y a pas eu d’explications convaincantes, plutôt des gens qui s’enfonçaient en voulant se dé­douaner. Or, les montants en jeu sont trop importants et trop durables dans le temps pour n’être que le fruit d’une erreur. Mais à ce niveau d’information, les voix officielles ne s’aventurent pas encore à émettre d’hypothèse, bien que certains, en privé, n’écartent pas celle d’une évasion fiscale ou de détournement de capitaux.

Mais le scandale ne s’arrête pas là, en ce qui concerne la clientèle prépayée.

Pour qui sonne le Dalal tone ?

Les enquêtes de l’Etat ont pu mettre à jour, pour la même période allant de 2011 à 2013, les services non consommés, principalement les crédits des clients prépayés dont le délai d’utilisation est arrivé sans que l’utilisateur ne les ait consommés. Ils représentent 15 milliards de francs Cfa. Et les frais pour les sonorités dites « Dalal tones » que l’on entend avant que notre interlocuteur ne décroche ont représenté, pour la même période, plus de 4 milliards de francs Cfa.

Retour aux 30 milliards

Tous ces chiffres ont permis, entre autres, aux autorités qui ont supervisé l’appel d’offres pour la 4G de montrer aux dirigeants de Sonatel que ce n’était pas, en dehors de leur benchmarking biaisé avec le Maroc ou d’autres pays voisins, une question d’argent qui pouvait l’empêcher de s’aligner sur un appel d’offres au prix plancher fixé par l’Artp. Rien qu’avec le montant des crédits payés et non consommés, la Sonatel pourrait en 6 ans récupérer largement les 30 milliards demandés par l’Etat. Sans compter que la 4G pourrait lui apporter une clientèle supplémentaire.

En conséquence, assurent des personnes proches du dossier, face aux nombreuses évidences qui leur ont été présentées, les dirigeants de Sonatel ont voulu revenir à des meilleurs sentiments en ce qui concerne la licence 4G. Ils auraient ainsi discrètement approché les services de l’Etat pour indiquer que la compagnie était dorénavant disposée à payer les 30 milliards demandés, à la condition que les partenaires officiels annoncent publiquement que c’est plutôt la moitié qui aurait été déboursée. La raison ? Les dirigeants de Sonatel craindraient que d’autres pays ne cherchent à s’aligner sur le montant payé au Sénégal s’ils apprenaient la vérité. Pour le moment, les plus hautes autorités ont dit niet et font comprendre que l’appel d’offres international sur la 4G qui sera lancé exclura les opérateurs qui, par leurs manœuvres d’entente illicite, se sont exclus eux-mêmes de fait.

Mohamed Guèye

(Source : Le Quotidien, 1er février 2016)

Mots clés

Inscrivez-vous a BATIK

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez toutes nos actualités par email.

Navigation par mots clés

153 153 153 144 144 144 238 238 238 168 168 168 145 145 145 170 170 170 171 171 171 160 160 160 172 172 172 173 173 173 154 154 154 174 174 174 226 226 226 155 155 155 176 176 176 177 177 177 237 237 237 250 250 250 241 241 241 157 157 157 178 178 178 180 180 180 259 259 259 181 181 181 159 159 159 248 248 248 183 183 183 239 239 239 256 256 256 185 185 185 162 162 162 186 186 186 187 187 187 191 191 191 192 192 192 234 234 234 194 194 194 195 195 195 196 196 196 197 197 197 198 198 198 199 199 199 229 229 229 233 233 233 202 202 202 228 228 228 204 204 204 232 232 232 206 206 206 253 253 253 208 208 208 209 209 209 210 210 210 211 211 211 212 212 212 213 213 213 214 214 214 254 254 254 217 217 217 218 218 218 249 249 249 219 219 219 220 220 220 230 230 230 222 222 222 252 252 252 255 255 255 242 242 242 243 243 243 244 244 244 245 245 245 246 246 246 258 258 258 260 260 260 261 261 261 263 263 263 264 264 264 48 48 48 61 61 61 59 59 59 12 12 12 11 11 11 70 70 70 53 53 53 127 127 127 132 132 132 75 75 75 123 123 123 15 15 15 52 52 52 110 110 110 49 49 49 14 14 14 28 28 28 13 13 13 73 73 73 164 164 164 77 77 77 112 112 112 113 113 113 18 18 18 102 102 102 105 105 105 78 78 78 119 119 119 65 65 65 47 47 47 16 16 16 120 120 120 90 90 90 133 133 133 81 81 81 116 116 116 20 20 20 135 135 135 136 136 136 137 137 137 21 21 21 129 129 129 35 35 35 22 22 22 67 67 67 7 7 7 79 79 79 69 69 69 108 108 108 84 84 84 87 87 87 96 96 96 23 23 23 25 25 25 106 106 106 82 82 82 32 32 32 76 76 76 72 72 72 115 115 115 26 26 26 104 104 104 29 29 29 58 58 58 30 30 30 46 46 46 31 31 31 62 62 62 88 88 88 55 55 55 101 101 101 86 86 86 10 10 10 80 80 80 114 114 114 92 92 92 100 100 100 85 85 85 36 36 36 125 125 125 37 37 37 38 38 38 109 109 109 74 74 74 51 51 51 50 50 50 39 39 39 83 83 83 40 40 40 66 66 66 68 68 68 93 93 93 99 99 99 60 60 60 57 57 57 24 24 24 41 41 41 42 42 42 134 134 134 19 19 19 43 43 43 111 111 111 17 17 17 117 117 117 97 97 97 94 94 94 54 54 54 71 71 71 122 122 122 33 33 33 56 56 56 131 131 131 98 98 98 34 34 34 89 89 89 91 91 91 45 45 45 107 107 107

INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

PRÉSENTATION D’OSIRIS

batik