Deux ans et demi après avoir lancé la construction du carrier hotel Lomé Data Centre, premier centre de données et de colocation au Togo, le Chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a procédé ce 4 juin, à son inauguration.
L’infrastructure numérique, construite sur un espace d’un hectare à Lomé, devrait non seulement permettre de sauvegarder et sécuriser des données nationales, mais aussi d’offrir à des opérateurs privés des services d’hébergement de serveurs en colocation.
“Au fur et à mesure que le Togo se modernise et se digitalise, des plateformes sont créées. Celles-ci doivent être hébergées dans un centre de données sécurisé et fiable. Lomé Data Centre constitue une infrastructure majeure et revêt une importance stratégique”, a déclaré Cina Lawson, ministre en charge de l’économie numérique et de la transformation digitale au cours de l’évènement.
L’ouvrage, réalisé par le Français Cfao Technologies et le Togolais Centro et supervisé par l’expert en data centers APL France, a été financé par le Groupe de la Banque Mondiale à travers le Programme Régional Ouest Africain de Développement des Infrastructures de Communication (en anglais West African Regional Communications Infrastructure Program, WARCIP-Togo) ; à hauteur de 12,7 milliards FCFA.
Lomé Data Centre dont la gestion et l’exploitation ont été confiées à Africa Data Centres(ADC), filiale du groupe Liquid Intelligent Technologies, anciennement Liquid Telecom, est détenue par la Société d’Infrastructures Numériques (SIN), société de patrimoine gérant les actifs numériques de l’État togolais.
“L’intérêt de rassembler les actifs publics stratégiques de télécommunications au sein d’une même entité est d’assurer une utilisation optimisée des réseaux pour tous et de ne laisser aucun réseau existant inexploité”, a indiqué Attia Byll, Directrice Générale de la SIN.
S’agissant des caractéristiques techniques, le bâtiment comprend un bloc administratif et cinq salles d’hébergement de serveurs de 133m², dont 4 destinées aux opérateurs privés. Constituées chacune de 36 baies devant abriter les serveurs, ces salles sont connectées par un réseau de fibres optiques.
La température y sera maintenue basse par un circuit de refroidissement. Le tout est alimenté par une énergie primaire de 1 Mégawatt redondée, en plus de deux groupes électrogènes de 1000 kva.
“Le Lomé Data Center est en cours de certification par l’institut américain Uptime Institute à niveau de certification Tier 3+”, a indiqué Ali-Kpohou Mayéki, coordonnateur du Projet WARCIP.
En rappel, le Togo qui compte devenir un hub digital à l’horizon 2025, a placé la digitalisation au cœur de sa vision de développement quinquennale, et lancé en février dernier, un organe de protection de son cyberespace. Dans cette lignée, il prépare la réalisation de l’e-ID Togo, un projet d’identification biométrique.
Klétus Situ
(Source : Togo First, 5 juin 2021)