Faible accès des entreprises de TIC au financement : L’ignorance des conseillers bancaires à l’origine
vendredi 7 décembre 2007
Les entreprises évoluant dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic) éprouvent un manque d’attention vis-à-vis des banques. Elles imputent cet état de fait au manque d’information des conseillers bancaires sur le secteur des Tic.
Les résultats publiés, ce jeudi 6 décembre, dans le cadre d’une étude commanditée par le Centre pour le développement de l’entreprise (Cde) ont révélé un besoin pressant éprouvé par les entreprises du secteur des technologies de l’information en matière de financement. Ce difficile accès aux ressources est imputable à une ignorance de leur secteur dont font montre les conseillers bancaires qui sont chargés de traiter leurs dossiers de demande de financement.
Selon le Président de l’Organisation des professionnels des Technologies de l’information et de la communication (Optic), par ailleurs, directeur général de la société Gsie Technology, Antoine Ngom, « parmi les problèmes qui s’opposent au développement des Tics au Sénégal et dans la sous-région, il y’a le volet financement qui occupe une place importante ». a son avis, cette situation est liée au fait que « le financement classique des banques n’est pas souvent adapté au type d’économie de nos entreprises mais également par le manque de connaissance réel de nos secteurs par les conseillers bancaires qu’on a l’habitude de rencontrer ».
A en croire M. Ngom, les banques demandent souvent « trop » de garanties. Face à cette situation, le président d’Optic souhaite que les banques financent les projets des entreprises du secteur-Tic sur la base de leur qualité et non pas sur du matériel. « Il faut que les banques aient des compétences dans le secteur pour pouvoir juger les projets et financer suivant leur qualité et pas forcément financer parce qu’il y’a des garanties sûres ou parce que le promoteur à de l’immobilier qu’il peut hypothéquer ».
Aujourd’hui, a t-il ajouté, « c’est un phénomène qu’il faut étudier car il freine beaucoup le développement de nos entreprises ». C’est dans ce sens que le Centre de développement des entreprises (Cde) a initié un projet Grappe-Tic. Testée au Sénégal et au Bénin pendant un an, la phase-pilote du projet a consisté à accompagner sur le terrain, des entreprises du secteur pour renforcer leur capacité afin de leur permettre de franchir un cap. Le chef du bureau régional Afrique de l’Ouest pour le Cde Aliou Abdoullahi, informe que durant la phase-pilote, le projet a ciblé dix entreprises sur la base de critères « drastiques » de sélection. Il a concerné sept entreprises dont quatre du Sénégal et trois du Bénin. Le projet a été entièrement financé par le Cde-ProInvest à 110 mille Euros (environ 72 millions de F Cfa) et les entreprises ont contribué pour à peu près de 10 % de cette somme.
Malgré les résultats jugés encourageants, le défi du suivi et l’extension s’impose. Sur cette lancée, il a été prévu la mise en place d’un comité restreint pour voir comment engager la deuxième phase.
Bakary Dabo
(Source : Sud Quotidien, 7 décembre 2007)