Facturation téléphonique : La grogne des opérateurs privés contre la Sonatel
samedi 23 novembre 2002
Le collectif des opérateurs privés de terminaison d’appels regroupé autour des
professionnels du secteur des télécommunications a tenu hier, vendredi 22 novembre,
un point de presse. Encore une fois, est-on tenté de dire, pour attirer l’attention de
l’opinion sur les problèmes qu’ils rencontrent avec la Société nationale des
télécommunications au Sénégal (Sonatel).
Grogne chez les opérateurs qui utilisent l’Internet pour acheminer à travers le réseau Ip (Internet
protocol) des paquets contenant des appels d’une destination à une autre (locale, nationale ou
internationale). De nombreuses personnes communiquent aujourd’hui ou se forment à distance à
travers le monde, à l’aide de ces moyens techniques qui permettent une diminution des coûts dans
les communications longue distance (appels internationaux), grâce à l’utilisation d’Internet soit
directement en Ip vers Ip, soit Ip vers Pop « Point of presence » vers le réseau commuté local
distant.
Aujourd’hui, le mouvement d’humeur noté dans le secteur est relatif au fait que les accords passés
entre les fournisseurs de services divers dans le domaine de la téléphonie ont été, selon certaines
sources, remis en cause par la Sonatel. Abdoulaye Diagne directeur de la société Infocom, estime
que, " les tarifs que nous offre la Sonatel ne nous permettent pas d’être compétitifs sur le
marché et tout cela a des répercussions sur notre business. Nous ne voulons que travailler
dans des conditions honnêtes et transparentes ".
Résultat, les dix opérateurs qui utilisaient le réseau Ip ont tous suspendu leurs activités. Lamine
Sèye opérateur de la société Ncs dénonce lui aussi le traitement discriminatoire opéré dans la
fixation des prix sur le réseau fixe et le réseau mobile. Selon lui, " la minute termine pour le fixe
à 30 % et pour le mobile, ils ont noté un écart de plus de 50 %. Ce qui ne leur permet pas
d’offrir ce service ".
De même la tarification de la bande passante serait plus chère par rapport aux tarifs proposés à
l’opérateur Itxc leur principal concurrent basé à l’étranger. Cette société est, selon eux, hébergée
par la Sonatel et ne paye pas la Tva. Car elle est basée à l’étranger. De plus, ils ont noté beaucoup
d’anomalies dans la facturation. Ce qui explique le refus de payer des factures qui recèlent des
erreurs flagrantes. Ils exigent des factures conformes par rapport à ce qu’ils ont consommé. Ils ont
saisi les autorités ainsi que l’Agence de régulation des télécommunications (Art) qui actuellement
ne dispose pas de textes réglementaires pour jouer pleinement son rôle d’arbitre.
Yacine KANE
(Source : Sud Quotidien 23 novembre 2002)