« Nous voulons que Canal+ arrête l’acharnement matériel et médiatique qu’il mène contre nous. » C’est en substance, le message délivré à la presse avant-hier, par les membres de la Société de redistribution de télévision par câble (Sortec), « une entité créée par des câblodistributeurs bien différents de ceux qui piratent le réseau de Canal ». Si l’on en croit le gérant Ousmane Diouf, ses camarades et lui bénéficient de contrat de concession comme celui dont dispose Canal+. Lequel contrat a été signé par l’ancien ministre de la Communication sous Abdoulaye Wade, Moustapha Guirassy. Ils se disent donc légaux au même titre que leur concurrent et diffusent des chaînes obtenues grâce à une collaboration avec Absat (Abonnement satellite), dont le directeur général est venu à Dakar sur leur invitation.
Mais malgré cette régularité, s’étranglent-ils, Canal+ ne cesse d’envoyer des agents de police qui viennent saisir leur matériel, les violenter et les envoyer en prison pour des différends que doit gérer le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), sans compter les publireportages pour les diaboliser.
Malgré tout, ajoutent-ils, tous ceux qui sont passés devant les tribunaux ont été relaxés purement et simplement. Et le dernier exemple en date est la relaxe de Demba Konaté et Pape Cissé, pourtant gardés à vue pendant deux semaines, avant d’être déférés au Parquet. Pour le premier, un document attestant sa libération a été présenté à la presse.
Quant à Demba Konaté, les câblodistributeurs ont raconté que les agents de police ont utilisé la méthode forte, puisqu’ils ont « défoncé sa porte à son absence, saisit son matériel et emporté une importante somme d’argent. Et à son retour, il a été humilié devant sa famille ». Dès lors, ils se demandent pourquoi les policiers ferment les yeux sur la réalité et exécutent les désirs de Canal+. Avant d’en déduire une certaine complicité entre la chaîne française et la police.
Un monstre créé par Canal+
D’après ce que l’on a pu comprendre de leurs explications, Canal+ fait face aujourd’hui à un monstre qu’il a créé lui-même. Au tout début, ces câblodistributeurs pirataient son réseau. Il les avait appelés pour un règlement de la fraude à l’amiable. C’est ainsi qu’ils devaient verser des sommes mensuelles. Mais au fil des années, ils ont gagné de l’ampleur et de la maturité. Canal+ a voulu mettre fin à la pratique, mais c’était trop tard. Ils avaient déjà une certaine connaissance du milieu. « Nous connaissons maintenant la source au même titre que tous les acteurs », explique l’un d’eux. Ils se sont alors ligués à d’autres. Ayant presque les mêmes contenus et des offres techniquement équivalentes et plus accessibles financièrement parlant, ils deviennent des concurrents très sérieux de Canal+, surtout chez les familles modestes. D’où la cohabitation presque impossible.
Babacar Wilane
(Source : Le Quotidien, 10 juin 2013)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
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Twitter : 300 000