Face à la décision du régulateur des télécoms de fermer le groupe de presse : Walfadjri « résiste » à l’Artp
lundi 21 mars 2016
L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), appuyée par les éléments de la brigade d’intervention polyvalente (Bip), s’est heurtée à une résistance du groupe Walfadjri qu’elle a voulu fermer pour cause de propagande.
Walfadjri était hier sur le point de ravir la vedette au Oui et au Non. Un peu après 14 heures, alors que les Sénégalais votaient au compte-gouttes dans les différents bureaux de la capitale, le groupe de presse de Sidy Lamine Niass reçoit la visite de Abdou Karim Sall, directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), et des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip). Selon le Président directeur général de Walfadjri, Abdou Karim Sall était venu pour fermer son groupe de presse, au motif qu’il s’est livré à de la propagande le jour du référendum. « C’est Yakham Mbaye qui a informé son ami Moustapha Diop, journaliste à Walf, de la décision de Abdou Karim Sall de fermer le groupe », balance Sidy Lamine Niass en direct sur le plateau de Walf Tv. Le directeur des ressources humaines du groupe Walfadjri, Serigne Mbacké Fall, confirme les propos de son directeur général. « A 13 heures 50 minutes, j’ai reçu un appel téléphonique de Mamadou Ibra Kane, président du Conseil de diffuseurs, m’informant de la décision de l’Artp de fermer Walfadjri », témoigne-t-il. Les responsables du groupe se barricadent. Ils donnent des ordres aux vigiles de fermer toutes les portes, avant même l’arrivée des éléments de la Bip et de Abdou Karim Sall dont la présence est confirmée par le journaliste Pape Ndiaye, chef du desk Actualités du journal Walf quotidien. « J’ai vu Abdou Karim Sall en personne habillé en caftan blanc accompagné des éléments de la Bip et du dragon de la police. Un agent de la Bip m’a interpellé à travers une fenêtre. Il m’a demandé d’ouvrir la porte. J’ai refusé, prétextant que je n’étais pas responsable de la porte », indique-t-il. A l’en croire, la Bip est restée sur place pendant quelques heures avant de se retirer. Auparavant, après l’annonce de la décision, les populations riveraines, les badauds, les commerçants établis aux alentours du rond-point Liberté 6, les politiciens, les religieux, la société civile tous ont convergé au Front de terre, siège du groupe de presse. Petit à petit, la foule grossit. Elle chante danse. « Sidi ya bari dolé (Sidy, tu es le plus fort) », fredonne la foule surexcitée. Très vite la manifestation de soutien prend les allures du référendum. Des personnes acquises à la cause du patron du groupe Walf brandissent des tee-shirts à l’effigie du Non. A l’antenne, c’est le défilé des politiques et des acteurs de la société civile. L’ancien Président Abdoulaye Wade appelle de la France et apporte son soutien au groupe de presse de Sidy Lamine Niass. Les responsables du mouvement Y’en a marre, Mansour Sy Diamil, Farba Senghor, Moussa Sy et Khalifa Sall ont tous dénoncé ce qu’ils appellent une « forfaiture » et une « dictature ». Sur les ondes de Rfm, le Dg de l’Autorité de régulation des télécommunications et postes, Abdou Karim Sall, a nié les accusations de Sidy Lamine Niass. Selon M. Sall, il était parti à Walf pour sommer le groupe de presse d’arrêter la propagande.
Ngoundji Dieng
(Source : Le Quotidien, 21 mars 2016)