twitter facebook rss
Imprimer Texte plus petit Texte plus grand

Face à la cybercriminalité, l’Afrique cherche sa propre réponse

samedi 14 mai 2022

Escroqueries en ligne, paiement par mobile, menaces d’attaques d’ampleur : l’Afrique subsaharienne est souvent présentée comme particulièrement vulnérable face à la cybercriminalité, mais les acteurs du secteur cherchent à apporter une réponse spécifique.

"Il faut élever la question de la cybersécurité au rang des obligations régaliennes de l’Etat", prône le docteur tchadien en économie Succès Masra, à l’occasion de la deuxième édition du Cyber Africa Forum qui s’est tenu en début de semaine à Abidjan, mettant en garde contre la "guerre digitale de demain".

"Si on fait cela, il y aura des obligations de résultat. La conscience sur la question n’est pas encore totalement au rendez-vous, il faut accélérer", ajoute t-il, appelant les acteurs africains à "s’approprier les compétences".

Avec 500 millions d’internautes, selon un rapport d’Interpol, l’Afrique compte plus de personnes connectées que d’autres régions comme l’Amérique du Sud ou le Moyen-Orient.

Pourtant, moins de 40% de la population est aujourd’hui connectée sur le continent ce qui laisse un immense potentiel de croissance pour l’économie numérique... et les cybermenaces.

Pour le colonel Guelpetchin Ouattara, patron de la lutte contre la cybercriminalité en Côte d’Ivoire, la réponse doit être adaptée aux spécificités africaines.

"Il faut dimensionner notre réponse à la problématique locale. Il ne faut pas comparer l’Afrique à d’autres parties du monde qui ont leurs propres réalités, leur propre environnement numérique, leurs propres risques. On ne peut pas dire que l’Afrique est en retard", assure t-il à l’AFP.

De nombreuses attaques concernent par exemple les transferts d’argent par mobile, particulièrement répandus sur le continent.

"Les agressions des systèmes d’information purs c’est moins de 5% de nos attaques en Côte d’Ivoire. Tout ce qui concerne les escroqueries en ligne ou sur les transferts d’argent via mobile, les chantages à la vidéo etc... c’est 95%", détaille le colonel Ouattara.

Marché lucratif

Quelques attaques d’ampleur comme celle qui a interrompu brièvement tout l’internet du Liberia en 2016 ont défrayé la chronique, mais les escroqueries en ligne demeurent la cybermenace la plus prééminente, confirme l’étude d’Interpol, au niveau continental.

La facture n’en est pas moins salée : les spécialistes estiment les pertes économiques liées à la cybercriminalité à quatre milliards de dollars par an pour les pays africains.

Quelques pays, à l’image de la Côte d’Ivoire ont déjà adopté un plan stratégique national pour le numérique.

Plusieurs outils de lutte sont en place, notamment la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), une structure du ministère de l’Intérieur composée d’enquêteurs et de spécialistes des technologies.

La page Facebook du PLCC, suivie par 200.000 personnes, publie régulièrement des messages de prévention et même des récits d’arrestations avec les modes opératoires des criminels, afin de sensibiliser les individus.

"La sécurité numérique doit être un réflexe pour le citoyen, exactement comme quand on ferme la porte à clé le soir en rentrant chez soi", explique le colonel Ouattara.

L’intérêt pour les questions de cybersécurité est en tout cas croissant sur le continent, à l’image d’un sommet dédié à Lomé en mars dernier.

Selon une étude de PwC, le marché de la cybersécurité en Afrique est estimé à 2,32 milliards de dollars en 2020 contre 1,33 milliards en 2017.

"Il y a une prise de conscience et un vrai engouement", assure Franck Kié, le commissaire général du forum d’Abidjan où une vingtaine d’entreprises ont également pu exposer leurs produits.

(Source : Notre Temps, 11 mai 2022)

Inscrivez-vous a BATIK

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez toutes nos actualités par email.

Navigation par mots clés

INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

PRÉSENTATION D’OSIRIS

batik